lundi 11 juin 2012

3384 - Coulez le Bismarck !

... si le combat du 24 mai 1941 s'était soldé par une grande victoire allemande, c'était aussi une victoire à la Pyrrhus puisque les navires de l'amiral Lütjens, repérés par la Royal Navy bien avant qu'ils ne puissent menacer le moindre cargo, n'avaient eu d'autre choix que d'abandonner aussitôt leur mission afin de mettre le cap, pour l'un vers Brest, pour l'autre - le Bismarck - vers St-Nazaire.

Quelle que soit la manière dont on considérait les choses, et même si le Bismarck avait finalement réussi à arriver à bon port, l'Opération Rheinübung aurait donc été un échec.

Malheureusement pour les Allemands, cet échec avait cependant viré au désastre, puisque la perte du Hood avait incité Churchill, et il faut bien le dire l'ensemble des marins et des aviateurs anglais à crier vengeance et, au cri de "Coulez le Bismarck !", à mobiliser tous les moyens disponibles, et à prendre tous les risques, pour rendre aux Allemands la monnaie de leur pièce.

Tard dans la soirée, des biplans Swordfish du porte-avions Victorious avaient d'ailleurs commencé - sans grand succès - à attaquer le cuirassé allemand, avant de céder la place, deux jours plus tard, à d'autres Swordfish venus cette fois de l'Ark Royal.

Dans cette succession d'engagements qui n'étaient pas sans évoquer le combat des moustiques contre l'éléphant, les moustiques avaient fini par endommager le gouvernail du Bismarck qui, rendu incapable de manœuvrer, n'avait alors plus eu qu'à mourir en beauté face aux cuirassés King George V et Rodney, apparus dans la matinée du 27.

De fait, en moins de deux heures, le grand navire allemand, attaqué de tous côtés et soumis à une véritable avalanche d'obus de 356 et 406mm, mais aussi à d'innombrables torpilles et obus de moyen calibre, s'était enfoncé dans les flots avec la quasi-totalité de son équipage, dont l'amiral Lütjens.

Un instant menacée sur les routes de l'Atlantique par les grands navires de surface de la Kriegsmarine, la Royal Navy était redevenue absolue maîtresse des mers, ne craignant plus désormais que les attaques des sous-marins allemands.

Adolf Hitler, lui, s'apprêtait à en tirer les conséquences...

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