... sur le papier, avec leurs 8 x 380 et 10 x 356mm, les navires britanniques bénéficiaient d'un sérieux avantage de puissance sur les allemands, lesquels n'alignaient que 8 x 380 et 8 x 203mm.
Mais le Hood n'était qu'un (très grand) croiseur de bataille qui, malgré plusieurs modernisations, accusait désormais son âge - il avait été mis en service en 1920 - alors que le Prince of Wales, pour sa part, souffrait plutôt du problème inverse : entré en service à peine deux mois plus tôt, il traînait encore pas mal de "maladies de jeunesse" derrière lui.
Contre toute attente, c'est pourtant le fort modeste Prinz Eugen qui, le premier était parvenu à toucher le Hood, dont le pont des embarcations avait commencé à flamber avant qu'à la troisième salve du Bismarck, il ne disparaisse tout entier dans une formidable explosion ne laissant que trois survivants sur un équipage de plus de 1 400 hommes !
Demeuré seul, le Prince Of Wales s'était alors retrouvé en fort mauvaise posture, avec un canon de 356mm en avarie à l'avant et surtout, la tourelle arrière totalement bloquée après qu'un de ses propres obus soit tombé du monte-charges !
Touché trois fois par le Prinz Eugen, et quatre fois par le Bismarck, le cuirassé britannique avait donc retraité piteusement, laissant les Allemands seuls maîtres du champ de bataille, et offrant ainsi à la Kriegsmarine sa première grande victoire de la guerre
Il y avait cependant un "mais", puisque plusieurs obus anglais avaient néanmoins réussi à endommager les citernes à mazout du Bismarck, laissant dans le sillage du cuirassé une nappe impossible à colmater et particulièrement visible depuis le ciel.
Dans ces conditions, au soir du 24 mai, l'amiral Lütjens avait préféré rendre sa liberté au Prinz Eugen, lequel avait alors mis le cap sur Brest, laissant le Bismarck poursuivre la sienne vers Saint-Nazaire, seul port muni d'une cale sèche suffisamment vaste - celle du paquebot Normandie - pour l'y accueillir.
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