... s'ils s'étaient comportés avec vaillance lors des rares engagements auxquels ils avait pris part, les puissants croiseurs et cuirassés de la Hochseeflotte n'avaient cependant jamais justifié ni les espoirs placés en eux ni, surtout, les gigantesques investissement requis pour leur construction.
Contre le trafic commercial britannique, les sous-marins, dont c'était la première guerre à grande échelle (1), avaient en revanche fait beaucoup mieux, et surtout moins cher, en coulant à la torpille ou au canon des centaines de milliers de tonnes de navires marchands ainsi que leur précieuse cargaison.
C'était également le cas, et pour un prix encore moindre, des quelques raiders de surface lancés isolément sur les routes maritimes de l'adversaire : qu'ils soient nés modestes navires de guerre ou alors simplement issus d'une transformation à partir d'un bien prolétaire cargo, ces petits bâtiments, même s'ils avaient tous finis par succomber contre bien plus fort qu'eux, avaient amplement remboursé leur coût initial.
Tout au long de l'automne de 1914, un minuscule croiseur comme l'Emden, qui avec moins de 3 500 tonnes était bien trop petit pour prendre part à une bataille navale de quelque importance, avait ainsi semé la terreur dans tout l'Océan Indien, coulant 100 000 tonnes de cargos alliés et mobilisant à sa poursuite des dizaines de bâtiments de guerre britanniques, australiens, français, russes et même japonais !
Assurément moins prestigieuse que les gigantesques - mais rarissimes - affrontements entre "forteresses flottantes", cette "guerre de course" menée, comme au temps des corsaires d'autrefois, avec des navires et des moyens dérisoires, s'était en revanche avérée bien plus profitable à l'effort de guerre allemand dans son ensemble.
Édifiant constat que les amiraux allemands, et le Chancelier Hitler, allaient cependant s'empresser d'oublier...
(1) des sous-marins avaient déjà été utilisés, avec un succès très relatif, lors de conflits précédents, et en particulier lors de la Guerre de Sécession américaine
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