mercredi 22 février 2012

3274 - à l'aube du 7ème jour

... 21 mai 1951

Pendant six jours, les Chinois se sont acharnés au Sud de la rivière Soyang, et en particulier aux abords de la colline 1051 qui, labourée par des milliers d’obus, n’offre plus désormais qu’un spectacle lunaire.

Pendant six jours, les assauts ont succédé aux assauts mais, pendant six jours, chaque assaut a immédiatement été accueilli par un effroyable maelstrom de feu et de fer, déversé par des centaines de canons et de chasseurs bombardiers.

Le 20 mai, à l’aube du 7ème jour, les Chinois ont décidé de jeter l’éponge et d’arrêter les frais : même la si populeuse patrie du Grand Timonier ne peut en effet se permettre de gaspiller, sans résultat aucun, quelque 10 000 hommes... par jour !

Lorsque le silence retombe enfin sur la Soyang, les Chinois ont perdu plus de 65 000 fantassins, tués, blessés ou faits prisonniers, soit plus du tiers de leur effectif et… trente fois plus que leurs adversaires américains sur la même période !

Quels que soient son talent militaire et son désir de l’emporter, Peng Dehuaï doit se rendre à l’évidence : avec les moyens dont il dispose, et les seuls que Mao peut mettre à sa disposition, il n’existe tout simplement aucune possibilité de l’emporter en Corée et toute nouvelle offensive ne fera en vérité qu’alourdir le bilan matériel et humain sans changer quoi que ce soit à la situation sur le terrain.

Du reste, même un maoïste sincère comme Peng n’a pu s’empêcher de noter qu’au fil des semaines, et en dépit de toutes les menaces qui pèsent sur eux, ses soldats étaient de plus en plus nombreux à renâcler, et même à se constituer prisonniers, signes indubitables qu’il est grand-temps de passer à autre chose…

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