vendredi 30 décembre 2011

3220 - mille hommes pour un camion

... dans les montagnes encaissées de Corée du Nord, le sous-équipement des soldats chinois - qui ne possédaient que fusils, mitrailleuses et mortiers - s'était plutôt avéré un avantage face à un adversaire quant à lui entièrement dépendant de lourds moyens mécanisés eux-mêmes tributaires d'une logistique fort complexe - donc fragile - ayant toutes les peines du monde à se déployer en l'absence quasi-totale de routes ou de voies ferrées.

Pour autant, les dits Chinois avaient été incapables d'empêcher leurs adversaires de battre en retraite, et le plus souvent en bon ordre. Et même s'ils leur avaient infligés de lourdes pertes en cette occasion, ils ne les avaient pas annihilés pour la cause.

Outre l'absence complète de moyens aériens, le principal responsable de ce demi-échec résidait précisément dans l'absence, presque aussi totale, de Jeeps, de camions, de tanks, bref de tous ces moyens mécanisés qui leur auraient permis d'exploiter immédiatement leurs succès, et de poursuivre les Américains aussi rapidement que ceux-ci battaient eux-mêmes en retraite.

Mais c'est seulement maintenant que ce double manque va prendre toute sa signification, maintenant que les troupes chinoises, après avoir à leur tour franchi le 38ème Parallèle, se retrouvent, toujours à pieds et sans la moindre couverture aérienne, à plusieurs centaines de kilomètres de leurs bases mandchoues.

Car en cet infernal hiver de 1950-1951, même les frustres combattants chinois ont besoin de nourriture, de médicaments, de munitions, mais aussi de renforts et d'armes.

Et deux chiffres suffisent à résumer leur problème : à la mi-décembre, alors que l'Armée américaine reflue vers le Sud à toute vitesse, l'Armée chinoise ne dispose quant à elle que d'environ trois cents camions pour un effectif d'environ trois cents mille hommes !

Encore ces camions, constamment sous la menace d'une Aviation alliée contre laquelle il n'existe aucune parade, sont-ils contraints à ne circuler que de nuit, tous feux éteints, à une vitesse qui ne dépasse pas celle des coolies qui, à pieds, continuent donc d'assurer l'essentiel d'un ravitaillement chaque jour plus chiche...

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