mercredi 28 décembre 2011

3218 - un enthousiasme débridé

... Séoul, 4 janvier 1951

Pour la deuxième fois en un peu plus de six mois, les civils de Séoul n'ont eu d'autre choix que de fuir leur capitale qui, pour la deuxième fois, vient de tomber aux mains des communistes.

Mao a de quoi exulter : en moins de six semaines, son armée de pseudo "volontaires" a non seulement repris Pyongyang mais aussi humilié les États-Unis et chassé définitivement les Nations-Unies de toute la Corée du Nord.

Mieux encore : elle vient de s'emparer de l'orgueilleuse capitale du Sud - qui n'est désormais plus qu'un tas de ruines - avant, Mao en est convaincu, d'en faire de même avec toutes les villes et villages du Sud de la Péninsule.

Mais étrangement, les généraux chinois, à commencer par Peng Dehuai lui-même, sont loin de partager l'optimisme de leur Grand Timonier.

Déjà, avec largement plus de 100 000 morts, blessés et disparus, les pertes ont de quoi glacer l'enthousiasme.

Comme Mao, et comme tous les cadres chinois, les généraux ne sont en rien des "humanistes" : ils ne se préoccupent en effet aucunement de la vie humaine, et ils savent d'autre part qu'avec 600 millions d'âmes, leur pays trouvera toujours le moyen de renouveler le cheptel promis à l'abattoir du champ de bataille.

Mais le problème, c'est que même en Chine, il faut du temps pour former de bons soldats et, a fortiori, des sous-officiers et officiers capables de rivaliser avec leurs aînés tués au combat, ce qui, d'un point de vue non pas humain mais strictement militaire, signifie que les unités chinoises, qu'on le veuille ou non, perdent de leur efficacité à mesure qu'elles voient débarquer dans leurs rangs des remplaçants inexpérimentés et quasiment promis, dès leur arrivée, à une mort immédiate...

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