dimanche 18 décembre 2011

3208 - contrairement à Dunkerque

... Hungnam, 24 décembre 1950

Pendant deux semaines, Hungnam, cet ultime bastion des Nations Unies au Nord-Est de la Corée a en effet vibré du bruit des tanks, des camions, des bulldozers, et bien entendu des quelque 100 000 soldats qui, jour après jour, ont embarqué dans la gigantesque armada de navires mobilisés pour les évacuer par la mer.

Il a aussi vibré des cris des dizaines de milliers de réfugiés prêts à jouer des pieds et des mains, et parfois du poing, pour négocier leur passage à bord de n’importe quelle embarcation qui leur permettrait de quitter la Corée du Nord, l’arrivée des Chinois, et le retour de Kim Il-Sung.

Et il a enfin vibré des hurlements des chasseurs-bombardiers et des détonations sèches des canons de l’artillerie navale qui, inlassablement, ont martelé les forces chinoises lorsqu’elles tentaient de s’approcher du périmètre d’évacuation et les ont, à chaque fois, contraint à reculer avec de lourdes pertes.

Car Hungnam n’est pas Dunkerque : ici, l’assaillant n’a eu ni tank, ni artillerie ni, surtout, aviation capables de s’en prendre à l’assiégé qui, du coup a pu prendre la mer sans difficulté et surtout sans perte supplémentaire.

Et pour finir, ce sont les assiégés eux-mêmes qui ont décidé de brûler tout ce qu’il ne pouvait emporter, et de faire sauter tout ce qui pourrait s’avérer utile aux assaillants : grues, hangars, dépôts et bien sûr installations portuaires

Dans l’après-midi du 24 décembre, et dans l’infernal fracas des charges de démolition, le dernier navire des Nations Unies quitte le port

Le lendemain, les troupes chinoises entrent dans la ville

Le Xème Corps a définitivement quitté la Corée du Nord qu’il était encore convaincu de conquérir un mois auparavant...

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