mercredi 24 août 2011

3092 - le Stalingrad coréen

... en cinq mois de campagne, Stalingrad avait coûté à Staline plus d'un million de tués, blessés et prisonniers, et à Hitler près de cinq cents mille hommes et aussi son premier feld-marechal qui, à sa profonde fureur et consternation, avait préféré se rendre plutôt que se suicider.

Le Périmètre de Pusan n'est pas Stalingrad, Truman n'a ni la volonté, ni la possibilité, d'y sacrifier de très nombreuses vies américaines, mais Kim Il-Sung, lui, s'il n'a pas les moyens d'Hitler, nourrit en revanche la même obsession fatale que feu le Führer de la Grande Allemagne : s'emparer, quel qu'en soit le prix, de la seule position qui se refuse encore à lui et l'empêche ainsi de rejoindre le Panthéon des plus grands conquérants.

Rendu lui aussi aveugle et sourd à toute autre considération, Kim refuse d'admettre que la partie est bel et bien perdue et que ses fantassins, malgré tous leurs efforts, ne servent plus à présent qu'à alimenter - mais à leur corps ô combien défendant ! - le tableau de chasse des artilleurs et des aviateurs américains.

Plus grave : celui que la Propagande officielle du régime présentera bientôt comme un authentique génie militaire, celui-là, donc, est incapable de comprendre que le Périmètre de Pusan n'est plus désormais qu'un appât destiné à immobiliser ses troupes le temps nécessaire à celles de son adversaire pour se rassembler et lancer une contre-attaque sur leurs arrières.

Car en dépit de ses innombrables défauts, dont son profond désintérêt pour cette guerre qu'il est contraint de mener, MacArthur ne serait pas MacArthur s'il ne possédait pas, malgré tout, cette étincelle de génie qui va bientôt lui permettre de complètement renverser la situation sur le Front coréen et d'obtenir ce qui sera sa plus grande, mais aussi sa dernière, victoire militaire...

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