jeudi 2 juin 2011

3009 - la logique du boutiquier

... Potsdam, 26 juillet 1945

En Europe, la guerre est désormais terminée; et dans le Pacifique, les États-Unis sont sur le point de remporter la partie.

À Potsdam, Américains, Britanniques et Chinois nationalistes viennent d'ailleurs d'adresser un ultimatum aux Japonais, les sommant, sous peine de "totale destruction", d'accepter non seulement une capitulation sans condition, mais aussi l'abandon de tous les territoires conquis avant 1894, ce qui inclut donc la Mandchourie, mais également la Corée.

Reste qu'Harry Truman (1), encore sous le choc des pertes subies à Iwo-Jima et Okinawa, n'a aucune envie de payer la conquête du Japon, prévue pour 1946, d'un bain de sang américain.

Comme il n'a d'autre part aucune confiance dans cette nouvelle "bombe atomique" dont il vient à peine d'apprendre l'existence, il s'est donc empressé de rappeler à Joseph Staline sa promesse - contractée à Yalta, en février - de déclarer à son tour la guerre au Japon dans les trois mois suivants la capitulation allemande.

Pour le Soviétique, cette nouvelle guerre, qui ne présente que peu de risques, sera évidemment l'occasion rêvée de venger l'humiliation de Port-Arthur et de remettre ainsi les pieds dans cette partie du monde d'où la Russie a été chassée en 1905.

Pour l'Américain, à qui l'on reprochera sa vie durant de n'être au fond qu'un boutiquier, tout soldat japonais tué par l'Armée rouge sera nécessairement un soldat que n'aura pas à affronter l'US Army.

Ne reste maintenant qu'à régler les détails pratiques de l'affaire...

(1) Truman avait accédé à la Présidence à la mort de Franklin Roosevelt, le 12 avril précédent

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Roosevelt est mort au mois d'Avril si je ne m'abuse ? D'ailleurs Hitler pensait que sa mort entrainerait la défection des États-Unis, signe que Roosevelt est mort avant le 30 Avril.

D'Iberville a dit...

Effectivement : 12 avril et pas 12 mai, désolé