
... si la faisabilité d'un décollage depuis le pont d'un porte-avions est à présent démontrée, reste tout de même à entreprendre un important travail de modifications sur les appareils qui devront prendre part au raid.
Car bien avant les Japonais, le premier ennemi à affronter est le poids des avions eux-mêmes : pour leur permettre de voler sur plus de 4 000 kilomètres, on va devoir faire passer la capacité de carburant de 2 400 à plus de 4 400 litres, ce qui, avec la masse des réservoirs auxiliaires et de leurs circuits d'alimentation, représente plus de deux tonnes supplémentaires.
Comme on ne peut sacrifier ni la charge de bombes prévue (une tonne), ni se passer d'un seul des cinq membres d'équipage, la seule manière de compenser pareille prise de poids est de sacrifier tout ce qui n'est pas rigoureusement indispensable,... à commencer par l’armement défensif.

L'autre modification la plus notable - même si elle ne se traduit que par un gain de poids marginal - est la suppression du viseur Norden, dont on ne veut pas courir le risque de le voir tomber entre les mains des Japonais en cas d'atterrissage forcé, et qu'on juge de toute manière inutile à la faible altitude - moins de 1 000 mètres - à laquelle s'effectuera le bombardement.
Entamé à Minneapolis à la mi-février, le chantier de modifications des 24 B-25B destinés au raid sur Tokyo est achevé à la fin du mois, ce qui va enfin permettre aux équipages choisis, et qui ignorent tout de leur future mission, de s'entraîner à loisir et sous la direction d'un homme qui, à 45 ans, est déjà une légende de l'Aviation américaine...
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