jeudi 27 janvier 2011

2883 - la voie en caoutchouc


… dès l’automne 1944, la recrudescence des bombardements sur Bielefeld a plongé les autorités allemandes dans l’embarras.

Si le viaduc est un élément essentiel du système ferroviaire, sa protection contre les attaques aériennes n’est hélas plus dans les moyens d’un Troisième Reich qui manque de tout, à commencer par de l’essence et des pilotes pour son aviation de chasse.

Jusqu’ici, les dégâts causés par ces attaques ont cependant été très limités : l’ouvrage ayant remarquablement résisté aux innombrables bombes conventionnelles lancées contre lui.

Néanmoins, la perspective d’un coup malheureux, et beaucoup plus dommageable, n’est pas à exclure, ce pourquoi, faute de pouvoir protéger le viaduc lui-même, on va rapidement s’atteler à un "plan B", à savoir la construction d’une voie de secours, qui contournera le viaduc sur plusieurs kilomètres,

Bâtie à la va-vite, et par des milliers de travailleurs esclaves n’ayant évidemment aucun attrait pour la belle ouvrage, cette voie de secours n’est évidemment qu’un piètre pis-aller : en eux-mêmes, ses utilisateurs vont d’ailleurs bien vite la surnommer Gummibahn ou "voie en caoutchouc", ce qui veut tout dire et limite d’ailleurs la vitesse des convois à 50 kms/h… au maximum.

Mais malgré ses insuffisances, la Gummibahn n’en est pas moins en mesure d’assurer une certaine continuité du trafic militaire en cas de totale mise hors service du viaduc.

Parfaitement connue des Britanniques, l’existence de cette voie de contournement ne va pourtant nullement les dissuader de poursuivre leurs attaques sur l’ouvrage principal.

Des attaques qui, désormais, ne relèvent pour ainsi dire plus que de la psychologie car, sur le terrain-même, la situation militaire a radicalement changé…

3 commentaires:

omen999 a dit...

super la 1ère photo avec le coup de pelle négligent sur la bombe de 500 kg, pardon 1000 lb, et le gamin en spectateur...
de nos jours principe de précaution oblige, évacuation du quartier et pas une âme qui vive dans un rayon d'un km même après désamorçage.
connaissez-vous la date cette photo ?

D'Iberville a dit...

Je dirais du début des années 1960 et de la reconstruction de la partie "passager" du viaduc (deux voies sur quatre)

omen999 a dit...

merci