lundi 3 janvier 2011

2859 - improvisation germanique

... si les Américains ne se sont engagés sur le Pont de Remagen que par hasard, et pourrait-on dire à reculons, au moins ont-ils l'avantage de disposer de gros moyens, et aussi d'une unité de commandement qui leur permet de réaliser leurs objectifs sans perte de temps.

Tout le contraire des Allemands qui, en ce 8 mars 1945, savent moins que jamais ce qu'il conviendrait de faire, et surtout comment... à l'image du major Scheller qui, après s'être échappé du tunnel ferroviaire juste l'arrivée des troupes américaines a longtemps erré à vélo dans la campagne allemande sans rencontrer âme qui vive.

En fin de soirée, ayant finalement rencontré des feldgendarm à un barrage routier, il a été conduit chez le général von Kortzfleisch lequel, déjà au courant de la perte du pont, l'a rapidement éconduit avec pour instructions de s'en aller faire rapport à son chef de corps, le général Hitzfeld.

Mais dans la tourmente des événements, le Q.G d'Hitzfeld n'a depuis cessé de déménager, en sorte que Scheller va continuer à errer jusqu'au 10 mars avant de pouvoir enfin rejoindre son supérieur,... beaucoup trop tard pour que les renseignements qu'il détient puissent encore être utiles à quoi que ce soit.

Dans l'immédiat, et comme chez les Américains, c'est donc aux niveaux inférieurs que chacun s'efforce d'improviser une solution : aux premières heures du 8 mars, les majors Kraft et Strobel vont ainsi, et de leur propre initiative, lancer une attaque contre la tête de pont américaine, laquelle ne comprend encore que quelques centaines d'hommes et - comme nous l'avons vu - seulement neuf tanks Sherman.

Aucun commentaire: