… en 1942, les Japonais avaient dû batailler pendant cinq mois et, pour finir, mener une véritable opération de débarquement, pour venir à bout de la résistance américaine sur Corregidor.
Trois ans plus tard, pour reconquérir "leur" île, les Américains ont imaginé une manœuvre aussi originale que risquée : parallèlement à l’indispensable et très classique débarquement à la pointe San Jose, au centre de Corregidor, un millier de parachutistes seront largués plus à l'Est, sur "Topside", la plus haute colline de l'île.
Les Japonais, pense-t-on, n’imagineront jamais que l’on puisse larguer des troupes aéroportées - et surtout les larguer avec succès ! - non seulement sur une île minuscule, mais de surcroît sur une colline bien déterminée, presque à l'extrémité de celle-ci.
De fait, à l’État-major-même, beaucoup ont crié "casse-cou" et souligné les risques de voir la plus grande partie de ces jeunes-gens emportés par les vents fort loin de leur objectif, et donc condamnés à la noyade.
Les paras, eux, y croient, et en particulier leur chef, le Lieutenant-colonel Jones, sur les épaules duquel va reposer une des missions les plus audacieuses de la guerre.
Mais pour commencer, on va d’abord s’efforcer de "ramollir" les défenses japonaises : du 23 janvier au 16 février 1945, soit pendant trois semaines, bombardiers lourds, puis finalement croiseurs et destroyers, vont déverser plus de 600 tonnes de bombes et d’obus sur cette île de seulement 5 km2
A vrai dire, ce constant déluge pyrotechnique vise moins à annihiler la garnison japonaise qu’à l’empêcher de prendre du repos : depuis le sanglant débarquement sur Tarawa. en novembre 1943, chacun sait en effet que les soldats nippons, aussi fanatisés qu’habilement dissimulés et enterrés dans le sol, continuent de résister avec acharnement après des heures et même des jours de bombardement...
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