vendredi 4 juin 2010

2647 - à la recherche du mode d'emploi

... avec ses 4.5 tonnes et ses 2 000 CV, le F4U "Corsair" était un avion radicalement différent du F4F "Wildcat",.. mais aussi des "Zéro" japonais, tous deux fois moins lourds et presque deux fois moins puissants. Et dans les premiers mois de son apparition, personne ne savait trop comment l'employer...

Dès leur arrivée à Guadalcanal, les pilotes du VMF-124 avaient donc dû rédiger au plus vite un "mode d'emploi" de cet avion qui pour eux-mêmes, avec moins d'une vingtaine d'heures de vol en moyenne à ses commandes, demeurait un mystère.

"J'ai demandé à un pilote de "Wildcat" très expérimenté (...) comment aborder un combat avec un Zéro", raconta le Lieutenant Walsh. "Il m'a répondu simplement "Eh bien, faut aller les chercher". Nous savions bien que ce ne serait pas aussi simple !

J'ai vite appris que l'altitude est capitale (...) Le F4U pouvait battre le Zero sur tous les terrains, sauf sur celui de la maniabilité à faible vitesse et le taux d'ascension à vitesse réduite. Il fallait donc éviter de trop ralentir au combat. Cela a pris du temps, mais nous avons fini par développer des tactiques et par les employer très efficacement. Une fois que nous avons été habitués à la région et aux capacités de l'appareil, les Zéro n'ont jamais pu jouer d'autre rôle que celui de victimes.

(...) Nous avions six mitrailleuses de calibre .50 avec 400 cartouches chacune, et une cadence de tir de 800 coups par minute [et par arme] Le positionnement des cartouches sur la bande était une incendiaire, une traçante et une perforante. Une rafale de deux secondes tirait 150 cartouches, et le Zéro, comme la plupart des avions japonais, n'avait ni blindage ni réservoir auto-obturant. Si vous les touchiez, ils brûlaient (...) Imaginez ce qui se passait lorsque vous placiez 30 ou 40 balles dans la carlingue.

Certaines fois, pourtant, j'ai été confronté à un Zéro à faible vitesse. Je m'estime chanceux d'avoir survécu à ces rencontres"(1)

(1) Mark Styling, Corsair Aces of World War 2, pages 9-10

Aucun commentaire: