lundi 17 mai 2010

2629 - records en tout genre

... à l'instar des Britanniques, les Américains avaient continué de croire aux quadrimoteurs stratégiques tout au long des années 1930, en sorte qu'ils furent en mesure. des les premières heures de la guerre, de se lancer dans la guerre avec deux modèles de bombardiers différents

Ayant volé dès 1935, puis construit à environ 13 000 exemplaires, le Boeing B-17 fut assurément le plus connu des deux, et allait d'ailleurs marquer l'imagination de millions d'Européens tout au long des années d'Occupation.

Parce qu'ils entendaient bombarder de jour, les Américains avaient opté pour la formule de la "forteresse volante" hérissée de tourelles et de mitrailleuses lourdes censées protéger l'avion contre les attaques de la chasse ennemie.

Cette conception, qui privilégiait la protection au détriment de la charge utile -c-à-d du nombre et du poids des bombes transportées, se retrouvait également sur le Consolidated B-24, apparu quatre ans plus tard mais qui allait quant à lui être fabriqué à quelque 18 000 exemplaires.

Les premiers raids menés de jour, dès 1943, allaient cependant faire voler en éclats le mythe de ces "forteresses" que l'on pensait capables de se défendre elles-mêmes (1). Ils allaient également pousser l'État-major américain à exiger la livraison, en priorité absolue, d'un chasseur d'escorte à long rayon d'action (le P-51 "Mustang") en mesure de les protéger sur toute la durée du trajet.

Si les B-17 et B-24 demeuraient des machines relativement conventionnelles, il en allait tout autrement du B-29, dont Boeing avait entamé l'étude dès 1938 et qui allait être produit à environ 3 000 exemplaires.

Premier bombardier pressurisé réellement opérationnel, muni de quatre tourelles télécommandées pour sa défense, le B-29 était, pour l'époque, un véritable monstre qui, avec ses 35 tonnes à vide, était d'ailleurs presque 50 % plus lourd qu'un B-17 à pleine charge ! et qui exigeait de surcroît de quatre à cinq fois plus d'heures de travail par exemplaire produit.

Du fait de sa très grande complexité technique, il fallut néanmoins attendre l'été 1944 avant que les premiers B-29 n'arrivent au Front, et l'automne avant qu'ils ne soient en mesure de raser les villes japonaises les unes après les autres, ce qu'ils firent avec succès, et très peu de pertes, jusqu'en août 1945...

(1) l'attaque des usines de roulement à billes de Schweinfurth, le 14 octobre 1943, allait ainsi provoquer la perte de 60 B17, soit près de 30% des avions engagés !

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