… en 1906, avec le Dreadnought, la Grande-Bretagne avait inventé le cuirassé moderne. En 1917, avec le Furious, elle en avait fait de même avec le porte-avions.Si la Première Guerre mondiale avait éliminé le rival allemand (alors deuxième au monde), elle avait en revanche propulsé les États-Unis sur le devant de la scène.
En 1939, la Royal Navy britannique pouvait encore, avec quinze cuirassés, dialoguer à parité avec l’US Navy américaine, laquelle ne l’emportait finalement qu’en termes de porte-avions et d’appareils embarqués.
Cet équilibre, âprement négocié lors du Traité de Washington de 1922, allait cependant voler en éclats dès les premiers mois de la guerre, tant la différence de capacité entre les industries britanniques et américaines était devenue importanteDe 1940 à 1945, la Grande-Bretagne allait ainsi mettre quatre nouveaux cuirassés en service (1) contre dix cuirassés et deux croiseurs de bataille côté américain.
Pareil écart se retrouverait également en matière de porte-avions (particulièrement au niveau des porte-avions légers ou d’escorte), les modèles américains s’avérant par ailleurs généralement plus gros et plus efficaces.
Au lendemain de la guerre, la Royal Navy paradait aux côtés des vainqueurs mais ne dominait plus les mers, le flambeau étant depuis longtemps passé aux mains de l’US Navy, laquelle allait profiter de l’effondrement économique de la Grande-Bretagne, de la perte de son empire,… et de son cortège d’annulations et de ferraillages de navires, pour asseoir définitivement sa place de première marine du monde.
(1) Mis en chantier en 1941, le Vanguard, dernier cuirassé britannique, n’entrerait en service qu’en 1946
(2) Plus de 2 700 Liberty ships, et 500 Victory ships améliorés seraient construits de 1941 à 1945
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