2580 - quelques atouts...

… plus encore que les Italiens, les marins japonais disposaient de nombreux atouts pour compenser leur infériorité numérique, à commencer bien sûr par une combativité hors du commun, qui allait les inciter à lutter jusqu’à la mort plutôt qu’à accepter la reddition.

Sachant que leur industrie ne serait jamais en mesure de leur fournir autant de navires que les Américains, ils s’étaient également lancés, tout au long des années 1920 et 1930, dans d'ambitieux programmes de modernisation de tous leurs bâtiments existants, sur lesquels des canons de tout calibre s’étaient mis à pousser comme des champignons.

Poursuivant sur leur lancée, ils avaient ensuite eu l’idée de construire les plus gros et les plus puissants cuirassés du monde.

Et de fait, à 70 000 tonnes, les Yamato et Musashi enfonçaient toutes les limites connues et s’avéraient même si gros que tout rival américain éventuel aurait été incapable de franchir les écluses du Canal de Panama, n’ayant alors plus d’autre choix, pour passer d’un océan à l’autre, que d’entamer une lente traversée par le Cap Horn .

Surtout, et contrairement aux Italiens, les Japonais s’étaient très vite intéressés aux porte-avions et, en 1940, possédaient la plus puissante force aéronavale au monde.

En attaquant par surprise la base navale américaine de Pearl Harbour, le 7 décembre 1941, ils espéraient non seulement réduire leur handicap en matière de navires de guerre, mais aussi mettre les Américains sur la touche pendant de nombreux mois.

On connaît la suite : les 3 porte-avions de la flotte du Pacifique n’étaient pas présents à Pearl Harbour le jour de l’attaque, et sur les 8 cuirassés américains qui y furent coulés ou endommagés, 5 seront renfloués et reprendront leur service dans les mois suivants.

Si la Bataille de Mer de Corail (4 au 8 mai 1942) constituerait encore un succès japonais (la perte du porte-avions léger Shoho de 14 000 tonnes étant largement compensée par celle du Lexington de 50 000 tonnes), celle de Midway (5 juin 1942) allait en revanche marquer le tournant de la Guerre du Pacifique, et mettre au grand jour l'infériorité industrielle nippone…