samedi 13 mars 2010

2561 - Or noir

... dans les guerres modernes, la possession des matières premières – ou du moins un libre-accès à celles-ci - joue un rôle souvent déterminant.

Il faut du caoutchouc pour les roues des véhicules, du cuivre pour les obus, du fer pour l’acier des tanks et des navires, du bauxite pour l’aluminium des cellules d’avion, ou encore du chrome ou du titane pour leurs moteurs .

Mais c’est évidemment le pétrole qui constitue la ressource la plus précieuse et la plus convoitée.

Une armée hautement mécanisée est en effet plus mobile et - en principe - plus efficace sur le terrain. Mais mobilité et efficacité se payent d’une dépendance totale à l’or noir : que le carburant vienne à manquer, et tanks, avions ou cuirassés ne sont plus qu’inutiles jouets condamnés à rouiller sur place.

C’est donc le pétrole qui, plus que toute autre ressource, accapare les pensées des chefs politiques et militaires : ceux qui disposent de gisements pétroliers ou d'importantes réserves de carburant font tout pour les protéger contre ceux qui n’en possèdent pas et ne cessent donc d’échafauder des plans pour s’en emparer.

"Si je n'obtiens pas le pétrole de Maïkop et de Grozny, je dois finir cette guerre !", tempête Hitler le 1er juin 1942, juste avant de se lancer sur la route qui le mènera à Stalingrad.

Et trois ans plus tard, claquemuré dans son bunker berlinois, c’est toujours au pétrole – celui de Ploiesti – que pense le dictateur, lequel rêve encore de reprendre l’initiative contre l’Armée rouge, ce qui ne pourrait se faire qu’en remettant la main sur les raffineries roumaines.

C’est pour s’emparer du pétrole – celui de Sibérie – que les Japonais ont vainement tenté de percer vers le Nord, en 1939. Et c’est suite à l’embargo pétrolier américain – les États-Unis sont alors le premier producteur mondial d’or noir – qu’ils se sont finalement tournés vers le Sud, et le pétrole d’Indonésie.

La possession du pétrole, donc, conditionne le succès et même la possibilité d’une guerre.

Mais tous les pays sont loin d’être égaux en cette matière…

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