lundi 1 mars 2010

2549 - immodestie

… à l’été 1940, l’Angleterre et ses 47 millions d’âmes s’était retrouvée seule face à l’Allemagne, l’Italie, et leurs 120 millions d’habitants.

A un contre trois, l’issue semblait jouée d’avance, mais d’autres facteurs – et en particulier le caractère insulaire de la Grande-Bretagne, nous y reviendrons – se liguèrent alors pour priver le Reich d’une victoire a priori facile.

Même empêché de parader à Londres, Hitler n’en avait pas moins remporté son pari : isolés sur leur île, les Britanniques n’étaient certes pas prêts de remettre en cause sa domination en Europe, et avec un peu de modestie, l’affaire se serait peut-être soldée par un triomphe allemand.

Mais le Führer voulait toujours plus, et en particulier un lebensraum à l’Est, qui permettrait certes à l’Allemagne de vivre en complète autarcie – en s’appropriant les ressources et la main d’œuvre des pays conquis – mais qui ne pourrait s’obtenir qu’aux dépens de l’URSS, pays non seulement immense, mais également fort de quelque 170 millions d’habitants.

Du point de vue hitlérien, l’affaire était d’autant plus jouable que l’Allemagne n’avait en vérité pas d’autre choix : s’ils se contentaient pour l’instant de ravitailler la Grande-Bretagne en armements et fournitures diverses, les Américains (130 millions d’habitants) finiraient tôt ou tard par entrer dans la danse aux côtés de leurs cousins d’Outre-Atlantique.

Faute de tout plan, et à vrai dire de toute possibilité, de s’en prendre aux États-Unis, protégés par quelque 6 000 kilomètres d’océan, la meilleure, pour ne pas dire la seule chance de l’Allemagne était donc de conquérir l’URSS au plus vite, puis de se servir des ressources de celle-ci pour bétonner, au propre et au figuré, tout le littoral atlantique, et ce afin d’interdire une éventuelle invasion anglo-américaine.

La sous-estimation du potentiel soviétique, et en particulier de son potentiel humain, allait cependant très vite s’avérer catastrophique : en mai 1940, pour s’emparer de la France, pays de seulement 42 millions d’habitants, la Wehrmacht avait réuni 3 millions de soldats répartis en 141 divisions; en juin 1941, contre l’URSS, pays de 170 millions d’habitants et de la taille d’un continent, elle n’alignerait que de 12 divisions de plus…

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