
... le Temps apaise les passions et relativise toute chose.
Le Temps est le meilleur allié des soldats perdus, qui brûlent papiers militaires et uniformes, changent d’identité, s’inventent une nouvelle vie et un nouveau passé, et s'efforcent de se faire oublier dans une autre province, un autre pays, voire un autre continent que le leur.
A l'Est, où plus d'un million de personnes ont servi comme Hiwi ou Osttruppen, la première priorité est cependant de se glisser parmi les innombrables réfugiés en route vers l'Ouest ou, à tout le moins, de ne se rendre qu'aux Britanniques ou aux Américains et pas aux hommes de Staline ou Tito, lesquels ont en effet la fâcheuse habitude d'exécuter en masse et sans s'embarrasser d'un quelconque tribunal.

Un diktat que les Alliés occidentaux ont fini par accepter à la Conférence de Yalta (4 au 11 février 1945), en reconnaissant que "tous les citoyens soviétiques" se trouvant dans les zones libérées par les forces opérant sous le commandement des États-Unis seraient, aussitôt après leur libération, "séparés des prisonniers de guerre ennemis et détenus séparément dans des camps de concentration jusqu'à ce qu'ils soient rendus aux autorités soviétiques", lesquelles pourraient de surcroît contrôler et administrer ces camps "en accord avec les lois militaire de leur pays" (1)

Elle inclut en outre les Soviétiques, hommes ou femmes, prisonniers de guerre ou travailleurs forcés, qui ont passé toute la guerre dans un camp, une usine, ou même une ferme allemande et qui, pour beaucoup, n'ont aucune envie de retourner en URSS, où le régime les a déclarés héroïquement morts au combat...
(1) Ailsby, op. cit., page 181
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