dimanche 14 février 2010

2534 - la dernière Cène

... à mesure que les derniers défenseurs de Berlin refluent vers le centre de la capitale, la répression, loin de s'atténuer, gagne encore en férocité : les SS n'hésitent pas à pénétrer en trombe dans toutes les maisons où apparaît un drapeau blanc, et à exécuter immédiatement tous les hommes qui s'y trouvent.

Dans ce pandémonium infernal, les quelques centaines de SS français jouent un rôle particulièrement efficace, détruisant à eux seuls plus d'une cinquantaine de tanks russes dans le secteur de la Chancellerie.

L'homme le plus performant dans cette discipline très particulière s'appele Eugène Vanlot, un jeune plombier de 20 ans, qui en détruit huit à lui tout seul.

Dans l'après-midi du 29 avril 1945, il se voit même décerner une des dernières Croix de Chevalier à être attribuées tandis que son son supérieur, le chef de bataillon Henri Fenet, est également décoré, pour avoir lui aussi détruit cinq chars russes à coups de Panzerfaust.

Pour fêter l'événement entre damnés de la même cause perdue, un SS suédois de la Nordland, comme surgi de nulle part, apporte trois bouteilles de vin français, récupérées Dieu sait où..

Le lendemain, les derniers survivants de la SS Nordland, retranchés au Ministère de l'Air, dans la Wilhemstrasse, voient subitement débarquer une vingtaine de leurs camarades, menés par un SS de la Charlemagne.

"Tous riaient comme s'ils venaient de gagner la guerre. Ils étaient allés à la chasse aux blindés soviétiques autour de la gare d'Anhalter et affirmaient que l'endroit était maintenant devenu un cimetière de chars" (1)

Dans ce combat que chacun sait sans espoir, certains volontaires étrangers finissent par se réfugier dans les caves des rares brasseries encore debout, s’enivrent une dernière fois, puis se suicident au pistolet ou à la grenade…

(1) Anthony Beevor, La Chute de Berlin, page 392

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