mercredi 10 février 2010

2530 - "Par son héroïsme, l'Allemagne a mérité la victoire".

… pour conclure cette évocation des soldats perdus, il nous faut à présent revenir sur la SS-Charlemagne, que nous avons abandonnée à son sort et à l’automne 1944, alors qu’elle se préparait pour les ultimes combats d’un Troisième Reich entré en agonie.

Pourquoi la Charlemagne plutôt qu’une autre formation de volontaires étrangers ?

Peut-être parce que cette Division, créée dans les derniers mois de la guerre, symbolise plus que toute autre l’ambigüité de ce volontariat, mais aussi le jusqu’au-boutisme de ces hommes qui, autant par romantisme que par orgueil, vont aller au-delà d’eux-mêmes, et il faut bien le dire au-delà de la Raison, afin de soutenir quelques minutes de plus la flamme bientôt éteinte d’une tyrannie qui, quelques années auparavant, avait envahi leur patrie.

Issus dans leur grande majorité de la NSKK, de la Todt, de la Kriegsmarine, de la Milice ou encore de la LVF, la plupart de ces hommes ne se sont pas portés volontaires, mais ont été versés de force dans la Charlemagne, et souvent en bloc, comme les Miliciens de Joseph Darnand.

Souvent recherchés par la Justice, et même condamnés à mort dans leur propre pays désormais libéré, ces soldats ont fait du Reich leur nouvelle patrie, mais y en a-t-il seulement un seul parmi eux qui, au-delà de la fanfaronnade, croit encore à la "Victoire finale" du nazisme ?

Certains paraissent pourtant indestructibles, comme Jean Mayol de Lupé

Extraordinaire personnage que ce Français de 72 ans, aristocrate légitimiste et ultra-conservateur, aumônier militaire en 1914-1918, héros de guerre blessé à Verdun, et qui se voit autant manieur de grenade que de goupillon.

Volontaire pour repartir au Front en 1939, Mayol de Lupé a été écarté à cause de son âge - il venait d'avoir 66 ans - mais l'invasion de l'URSS, en juin 1941, lui a donné l'occasion de reprendre du service au sein de la LVF, dont il est devenu l'aumônier en chef tout autant que le garant des vertus morales.

Dans la LVF, tout le monde lui a donné du "Monseigneur" même s’il n’a jamais été évêque (1), ce qui, en dépit des remontrances de sa hiérarchie, a manifestement eut l’heur de lui plaire.

A la création de la Charlemagne, Mayol de Lupé, qui a toujours eu l’oreille des allemands, s’est à nouveau porté volontaire, avec la ferme intention d'accompagner ses ouailles au combat.

A un journaliste qui l'interroge sur la guerre, Mayol de Lupé répond qu'il n'a "jamais été aussi certain de la victoire finale et c'est normal car, par son héroïsme, l'Allemagne a mérité la victoire". Quant au port de l'uniforme SS (dont le sien a été réalisé sur mesure), il considère que "cela n'a pas d'importance", et que "ce qui compte pour nous, c'est que par cette fusion, nous avons donné au chef de l'Allemagne une preuve de notre loyalisme" (2)

(1) en octobre 1934, Mayol de Lupé avait été fait chanoine de la cathédrale de Lucéra (Italie) et avait obtenu le titre honorifique de "Monsignore" en tant que "prélat de Sa Sainteté"
(2) Giolitto, page 467

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