samedi 6 février 2010

2526 - contre-emploi

… qu’ils soient Hiwis ou Osttruppen, qu’ils soient Ukrainiens, Tatars, Cosaques, Géorgiens ou encore Azéris ou Lettons, les volontaires de l’Est souffrent tous d’une médiocre efficacité militaire.

Tout ceci trouve bien évidemment son origine dans le sentiment de supériorité raciale qu’éprouvent les Allemands à l’égard des "sous-hommes slaves", et dans la crainte que ceux-ci, une fois armés par le Reich, ne finissent par se retourner contre lui.

A l’Est, Hitler veut des terres et des esclaves à exploiter au profit exclusif du Reich, pas des partenaires à qui il faudrait de surcroît consentir territoires et indépendance.

En quelques mois, en Ukraine ou ailleurs, l'Allemagne nazie, par l’entêtement idéologique de ses dirigeants, va ainsi s’aliéner des millions de personnes qui auraient – peut-être - pu lui apporter la "Victoire finale", et qui, au bout du compte, finiront par regretter la dictature stalinienne et l’omniprésence de ses commissaires politiques.

Plutôt que d’utiliser les volontaires locaux contre l’Armée rouge, le Reich préfère de loin les cantonner à la chasse aux Juifs et aux partisans,... quand ce n’est pas au creusage de latrines. Et plutôt que de les regrouper dans de grandes formations sous commandement unique, il préfère les saupoudrer aux quatre coins du Front, et même les expédier à des milliers de kilomètres de leur terre natale – en particulier sur le Mur de l’Atlantique - là où ils ne servent à rien et achèvent de perdre leurs dernières illusions dans l’oisiveté et l’ivrognerie.

L’exemple de Stalingrad, où plus de 50 000 Soviétiques allaient servir sous uniforme allemand, dans les unités de première ligne, et sans poser le moindre problème (1), cet exemple aurait dû convaincre les autorités nazies d’accorder une meilleure place à ces volontaires de l'Est, coincés entre la certitude d'être fusillés par les Allemands s'ils tentaient de fuir les rangs de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS, et celle d'être fusillés par les Soviétiques s'ils tentaient de réintégrer les rangs de l’Armée rouge.

Il n’en fut rien, et le symbole le plus éclatant de cette faillite fut assurément atteint par la Russkaya Osvoboditel'naya Armiya (ROA) d’Andrey Andreyevich Vlassov

(1) à la capitulation de la VIème armée, on vit même d'authentiques soldats allemands tenter l'impossible pour dissimuler à leurs gardiens russes la présence parmi eux de ces "traîtres à la Mère Patrie" qui, dans l'immense majorité des cas, étaient presque aussitôt exécutés sur place.

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