dimanche 20 décembre 2009

2478 - de plus en plus nombreux, de moins en moins volontaires

... comme toutes les formations de volontaires issus de pays occupés, la Wallonie a toujours été confrontée à des problèmes de recrutement : ses effectifs n'ont jamais dépassé les deux mille hommes, avec rarement plus d'un millier engagés en même temps sur le Front.

Difficile en effet de susciter de nombreuses vocations dans des pays envahis et toujours occupés militairement par l'Allemagne, a fortiori lorsque les dits pays espèrent et s'attendent à être rapidement libérés par des armées alliés où combattent par ailleurs bon nombre de leurs propres nationaux.

Ceux néanmoins tentés par le service du Reich préfèrent de loin - et sans même parler d'un travail plus ou moins volontaire en Allemagne - s'engager dans des formations paramilitaires plus "paisibles" que les Légions ou la Waffen-SS.

Les Wallons n'y font pas exception, qui se tournent bien davantage vers la NSKK (ils seront environ 5 000 à s'y engager), la Todt ou encore les milices locales (comme les Gardes Wallonnes).

Et il faut bien le talent oratoire de Degrelle, et les récits passablement mythifiés de ses exploits, pour convaincre les jeunes Wallons de continuer à s'engager mois après mois dans une unité qui combat à des milliers de kilomètres de Liège ou d'Arlon, dans la neige et le froid, et qui perd des dizaines et même des centaines d'hommes à chaque bataille.

Ironiquement, c'est le succès du Débarquement allié, en juin 1944, et la Libération de la Belgique, à partir du mois de septembre, qui vont propulser les effectifs de la Wallonie (mais aussi d'autres formations de volontaires étrangers) à un niveau jamais vu.

En quelques jours, quand ce n'est pas en quelques heures, des centaines de Wallons, jusque-là très favorables à l'Occupant, se découvrent en effet le besoin impératif de mettre la plus grande distance possible entre eux-mêmes et leurs compatriotes, ce qui les pousse à accompagner les troupes allemandes durant leur retraite, et à échouer finalement en Allemagne... et sous l'emprise de la SS-Wallonie

Plus question cette fois de "volontariat" : dans un Troisième Reich à l'agonie, tout ce qui peut encore porter une arme finit - sous peine de mort - par se retrouver sous les drapeaux, au sein d'unités largement improvisées, où l'on jette pèle-mêle soldats et civils, vétérans et néophytes.

Ainsi en est-il de la Wallonie qui, de 1 200 hommes en juin 1944, passe à plus de 8 000 en octobre, suite à l'incorporation en son sein de plusieurs milliers de Wallons jusque-là membres de la NSKK, de la Todt ou des milices...

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