… bien qu’appartenant désormais à la grande famille SS, la Wallonie et Léon Degrelle lui-même souffrent toujours d’un sérieux déficit de crédibilité.
On ne reproche certes pas aux volontaires wallons de manquer de courage, ni à Degrelle de manquer d’énergie – dans son cas, ce serait plutôt le contraire ! - mais plutôt de ne pas faire preuve du sérieux et de la rigueur nécessaires, soit des qualités que seuls posséderaient les véritables "Germaniques".
A l’automne 1943, la "Brigade d’assaut Wallonie", complètement rééquipée, est néanmoins expédiée en Ukraine, où elle va combattre aux côtés de cette authentique unité germanique que constitue la division SS-Wiking.
Lucien Lippert, qui commande cette unité depuis avril 1942 – un record ! – ne souhaite pas engager les volontaires wallons dans une action offensive, au grand dam de Degrelle (désormais officiel commandant en second), lequel a au contraire besoin d’un coup d’éclat pour asseoir sa position… et ses prétentions.Comme toujours, c’est Degrelle qui finit par triompher : à la mi-janvier 1944, lors de la Bataille de Tcherkassy, par un froid glacial et sous plus de 50 cm de neige, les volontaires wallons réussissent à s’emparer, dans la forêt de Teklino, des positions tenues par les Soviétiques et contre lesquels butaient jusque-là les hommes de la Wiking.
Brillamment exécuté par Erich von Manstein, ce "repli stratégique" coûte la vie à Lucien Lippert (tué le 13 février par un sniper soviétique) et à plus d’un millier de volontaires wallons : à la fin février, seuls 600 hommes sont encore en état de combattre, parmi lesquels on trouve un Léon Degrelle qui, bien que blessé, parvient une fois de plus à s’en sortir et même à se voir décerner la Croix de Chevalier des mains du Führer en personne !
Pour Degrelle, qui n’avait plus revu Hitler depuis septembre 1936, le succès est total et (sur) exploité aussi bien par la propagande allemande que par lui-même, qui donnera de cette rencontre du 20 février 1944 un souvenir aussi lyrique que largement exagéré.Qu’importent la mort de Lippert et celle de centaines de volontaires wallons; qu’importe le fait qu’un "repli stratégique", aussi brillamment exécuté soit-il, ne dissimule en réalité rien d’autre qu’une défaite : le Reich assiégé a plus que jamais besoin de héros, et la Propagande est là pour en faire des légendes.
Pour Degrelle, voici donc venue l’heure du triomphe…
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