vendredi 18 décembre 2009

2476 - saisir l'occasion

… bien qu’appartenant désormais à la grande famille SS, la Wallonie et Léon Degrelle lui-même souffrent toujours d’un sérieux déficit de crédibilité.

On ne reproche certes pas aux volontaires wallons de manquer de courage, ni à Degrelle de manquer d’énergie – dans son cas, ce serait plutôt le contraire ! - mais plutôt de ne pas faire preuve du sérieux et de la rigueur nécessaires, soit des qualités que seuls posséderaient les véritables "Germaniques".

A l’automne 1943, la "Brigade d’assaut Wallonie", complètement rééquipée, est néanmoins expédiée en Ukraine, où elle va combattre aux côtés de cette authentique unité germanique que constitue la division SS-Wiking.

Lucien Lippert, qui commande cette unité depuis avril 1942 – un record ! – ne souhaite pas engager les volontaires wallons dans une action offensive, au grand dam de Degrelle (désormais officiel commandant en second), lequel a au contraire besoin d’un coup d’éclat pour asseoir sa position… et ses prétentions.

Comme toujours, c’est Degrelle qui finit par triompher : à la mi-janvier 1944, lors de la Bataille de Tcherkassy, par un froid glacial et sous plus de 50 cm de neige, les volontaires wallons réussissent à s’emparer, dans la forêt de Teklino, des positions tenues par les Soviétiques et contre lesquels butaient jusque-là les hommes de la Wiking.

Une victoire coûteuse et sans lendemain, mais qui force d’autant plus le respect des "Germaniques" que, quelques jours plus tard, c’est la Wiking… et la Wallonie qui ont la lourde tâche de couvrir la retraite des troupes allemandes, lesquelles tentent de se soustraire à l’encerclement des Soviétiques autour de Korsun (24 janvier au 16 février 1944)

Brillamment exécuté par Erich von Manstein, ce "repli stratégique" coûte la vie à Lucien Lippert (tué le 13 février par un sniper soviétique) et à plus d’un millier de volontaires wallons : à la fin février, seuls 600 hommes sont encore en état de combattre, parmi lesquels on trouve un Léon Degrelle qui, bien que blessé, parvient une fois de plus à s’en sortir et même à se voir décerner la Croix de Chevalier des mains du Führer en personne !

Pour Degrelle, qui n’avait plus revu Hitler depuis septembre 1936, le succès est total et (sur) exploité aussi bien par la propagande allemande que par lui-même, qui donnera de cette rencontre du 20 février 1944 un souvenir aussi lyrique que largement exagéré.

Qu’importent la mort de Lippert et celle de centaines de volontaires wallons; qu’importe le fait qu’un "repli stratégique", aussi brillamment exécuté soit-il, ne dissimule en réalité rien d’autre qu’une défaite : le Reich assiégé a plus que jamais besoin de héros, et la Propagande est là pour en faire des légendes.

Pour Degrelle, voici donc venue l’heure du triomphe…

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