lundi 28 septembre 2009

2395 - toutes griffes dehors

… le Tiger I fut la première véritable réponse à la domination des chars soviétiques.

Son étude remontait à 1937, mais les succès remportés par la Wehrmacht en Pologne, puis - quoi que dans une moindre mesure - en France, n’avaient pas révélé l’urgent besoin d’un char qui, à 55 tonnes, serait quasiment trois fois plus lourd que les traditionnels Panzers III et IV

Sur le plan du blindage comme de la puissance de feu, le Tiger a vite établi de nouvelles normes, et surclassé les T-34 et autres KV-1 soviétiques. Le problème, c’est que la réflexion des ingénieurs allemands s’est arrêtée là, c-à-d à un engin aussi formidable au combat que peu pratique sur le plan opérationnel.

Trop lourd pour la plupart des ponts, trop large pour les plateformes de chemin de fer (ce qui contraint son équipage à démonter puis remonter chenilles et roulements pour le hisser puis le descendre du train (1)), souffrant d’une piètre fiabilité et d’une accessibilité mécanique plus que médiocre, et engloutissant l’essence en quantités gargantuesques, le Tiger impressionne autant ses adversaires qu’il épuise ses utilisateurs.

Mais son plus grand handicap réside finalement dans sa faible cadence de production, résultat de sa masse autant que de sa trop grande complexité mécanique.

Là où les Russes  s’efforcent toujours de faire simple – pour ne pas dire rustique – afin de faciliter la production de masse par une main d’œuvre peu qualifiée, ainsi que la maintenance et la réparation sur le champ de bataille, leurs adversaires allemands ne peuvent jamais s’empêcher d’introduire innovations et sophistications (comme la suspension à multiples barres de torsion courant sous le plancher), sans doute intéressantes dans l’absolu mais qui compliquent inutilement le dessin, ralentissent la production, et s’avérent difficiles à entretenir, à réparer ou à remplacer.

Apparu à l’automne 1942, mais engagé quasiment au compte-gouttes, le Tiger n’a jusqu'ici eu que fort peu d’occasions de faire preuve de ses qualités. Mais peut-être en en ira-t-il autrement à Koursk, si la Wehrmacht parvient à l’engager en quantités suffisantes…

(1) Saviez-vous que… 2290

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