dimanche 12 juillet 2009

2317 - ou la protection ?

... ayant à composer avec les énormes distances de leur territoire, les Américains ont très vite compris l'intérêt de disposer de gros bombardiers stratégiques quadrimoteurs, soit de ces "croiseurs aériens" tant vantés par l'Italien Giulio Douhet et capables - du moins en théorie - de remplacer avantageusement divisions blindées et flottes de cuirassés, et de remporter dans les airs des guerres qu'on n'aura plus besoin de mener sur terre ou sur mer.

Mais à l'inverse de leurs cousins anglais, les ingénieurs américains ont quant à eux, et dès le départ, privilégié le concept de la "forteresse volante", soit de l'avion à ce point truffé de mitrailleuses frontales, caudales, dorsales ou ventrales qu'il sera - du moins en principe - capable d'opérer de jour comme de nuit, et de se défendre seul contre les chasseurs ennemis.

A poids et encombrement égaux, ce parti-pris pour la protection a naturellement pour effet de réduire la charge utile : le Lancaster britannique peut déverser 3 800 kilos de bombes sur Berlin, contre 1 600 kilos seulement pour son cousin B17 américain.

En revanche, avec leurs huit mitrailleuses de 7.7mm, les sept membres d'équipage d'un Lancaster n'ont aucune chance face aux chasseurs allemands, qui se méfient bien davantage des treize mitrailleuses de 12.7mm, servies par les onze occupants d'un B17.

Malgré cette puissance défensive impressionnante, les premiers raids américains menés de jour, dès 1943, vont se traduire par de véritables catastrophes : ainsi, lors de l'attaque des usines de roulement à billes de Schweinfurth, le 14 octobre 1943, 60 B17, soit près de 30 % des avions engagés, vont être envoyés au tapis, ce qui poussera la "Mighty Eigth" (la 8ème Air Force américaine) à renoncer non seulement à s'en prendre à Schweinfurth, mais aussi à exiger en priorité absolue, un chasseur d'escorte à long rayon d'action, qui n'arrivera hélas qu'en 1944, sous les traits du North American P51 "Mustang"

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