mardi 23 juin 2009

2298 - le retour sur terre

... après la Capitulation japonaise, les "super-tanks" vont rapidement s'en aller rejoindre les "super-canons" dans le vaste inventaire des illusions condamnées par les rendements décroissants.

A l'évidence, et à 55 tonnes sur la balance, le Tiger I de 1942 était déjà trop lourd et trop peu mobile pour une guerre en Europe. Et les versions ultérieures n'avaient fait qu'aggraver ce constat sans apporter autre chose que de très vagues améliorations en terme de blindage ou de puissance de feu.

Dès le début des années 1950, les États-majors du monde entier en arrivent donc à la même conclusion : 60 tonnes constitue le poids maximal en matière de chars lourds, et 50 tonnes le poids assurément optimal si l'on intègre également les coûts de construction et d'utilisation sur le long terme.

Désormais mûrement réfléchis, et bientôt dessinés par ordinateurs, les nouveaux tanks, comme les Centurion, Chieftain puis Challenger britanniques, vont certes s'avérer plus puissants, plus fiables, plus pratiques et finalement plus "raisonnables" que leurs devanciers,... mais en aucune manière moins coûteux.

Aux menaces traditionnelles des canons, mines ou chasseurs-bombardiers, les tanks vont bientôt devoir ajouter celles des armes chimiques, nucléaires ou bactériologiques, mais aussi celles des roquettes et armes antichars individuelles de plus en plus performantes et manipulables par un ou deux hommes.

Naguère fort simple, et même franchement rustique, le tank va donc progressivement devenir une arme de haute technologie, bardée de capteurs, de désignateurs lasers et autres calculateurs de tir, soit d'autant d'instruments qui le métamorphosent en machine à ce point complexe que c'est désormais le prix d'achat et d'utilisation qui constitue leur principal problème...

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