2261 - des contraintes sévères

... comme un canon de 800mm et de plus de 30 mètres de long est trop lourd et trop encombrant pour voyager d'une seule pièce, et sur sa propre plateforme ferroviaire, il faut donc en revenir à la conception d'avant 1914 de la pièce d'artillerie transportée en plusieurs éléments laborieusement remontés sur un site spécialement aménagé.

Mais avec un poids total de 1 350 tonnes, le transport de Dora s'apparente davantage à un spectacle de cirque qu'à une opération militaire.

Il faut en effet cinq trains, et des dizaines de wagons, pour acheminer non seulement les sections du tube et les pièces de l'affut, mais aussi les obus de 7 tonnes, les caissons de poudre, les ateliers, les cuisines et tout l'impedimenta indispensable au remontage et à la mise en service de ce monstrueux mammouth.

Mais avant-même l'arrivée du monstre, une équipe de... 2 500 hommes (!) va devoir travailler d'arrache-pied pendant des semaines pour dégager une zone de plusieurs kilomètres carrés, et y bâtir plusieurs voies de chemin de fer parallèles et circulaires.

Le poids et les dimensions de la bête interdisent en effet l'utilisation d'une simple table tournante - comme c'était jusque-là la norme - pour orienter le canon, lequel ne peut donc être pointé dans la direction voulue que tangentiellement à la courbure des voies.

Encore la largeur exceptionnelle de la plateforme (7 mètres) et la masse colossale de l'ensemble (1350 tonnes) imposent-elles la construction non pas d'une mais de deux voies ferrées parallèles ainsi que la répartition du poids sur quatre bogies ferroviaires de vingt essieux chacun.

Et pour soulever les plus grosses pièces, il faut même construire des voies supplémentaires destinées quant à elles à accueillir le train de roulement des deux portiques eux aussi assemblés sur place...

C'est manifestement beaucoup pour une seule arme

Et ce n'est pas fini...