mardi 5 mai 2009

2249 - stratosphérique

... revenons à présent du côté allemand, où les ingénieurs de Krupp s'efforcent toujours d'augmenter la portée de leurs canons lourds.

En 1916, ils sont parvenus à tirer à 60 kms avec leurs Lange Max de 350 à 380mm. Une performance incroyable mais néanmoins toujours insuffisante pour l'État-major qui, depuis 1914, rêve d'un canon capable de frapper Londres depuis le littoral français, et donc d'une portée supérieure à 100 kms !

Face à pareil défi, plus question de se contenter d'une énième modification sur un Lange Max existant : il faut concevoir et mettre au point un tout nouveau canon, d'une puissance et d'une longueur jamais vues, ce qui implique de trouver le moyen de l'empêcher d'éclater dès le premier tir, mais aussi de plier sous son propre poids.

Pour frapper à une telle distance, il va d'abord falloir imprimer au projectile une vitesse initiale de 1 600 mètres/seconde à la sortie du canon, une performance proprement ahurissante si on considère qu'un Lange Max ordinaire tire à 1 000 m/s et un Bertha à... 400 m/s !

Avant d'atteindre sa cible, trois minutes plus tard, le projectile parviendra, au sommet de sa course, à une altitude de plus de 40 kilomètres (c-à-d supérieure à tout objet jamais lancé par l'Homme), mais toute erreur de pointage d'un seul degré lui fera rater la dite cible de plus de deux kilomètres.

Le canon est tout aussi hors normes, affichant une longueur totale de 36 mètres et un poids de 130 tonnes quant un Lange Max se contente de 17 mètres et 80 tonnes "seulement" ! La longueur exceptionnelle du tube va également contraindre les ingénieurs à le haubaner - à la manière d'un pont suspendu - sur toute sa longueur.

Le tube lui-même est en réalité constitué par l'assemblage de trois tubes de diamètres différents, offrant un calibre interne initial de 210mm, mais passant à 235mm au 65éme et dernier obus, du fait de l'usure effrayante provoquée par chaque tir...

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