mercredi 11 février 2009

2166 - la Bataille des haies

... en débarquant à Utah et Omaha, les Américains avaient pour mission de s'emparer rapidement du port de Cherbourg. En débarquant à Gold, Juno et Sword, Canadiens et Britanniques avaient pour mission de s'emparer, dans la journée-même, de la ville de Caen, noeud routier essentiel pour la suite des opérations terrestres.

Mais le 13 juin 1944, une semaine après le Jour J, on est toujours loin du compte. Malgré leurs efforts, les soldats canadiens et britanniques butent toujours devant Caen, que défendent âprement les Panzers allemands.

La situation est à peine meilleure dans le Cotentin, où GI's et tanks Sherman ne progressent qu'à pas de tortue. La faute en incombe bien sûr à la résistance allemande, mais aussi, et surtout, à la nature très particulière du terrain, qui rend la dite résistance aussi facile que meurtrière.

Vu du ciel, le Cotentin n'est certes qu'une interminable succession de prairies; mais vues du sol, chacune de ces innombrables prairies est séparée de la suivante par des talus et des haies si hauts qu'ils bloquent toute vision périphérique.

Derrière chaque talus peut donc se dissimuler un tank allemand, et à l'intérieur de chaque haie, un tireur embusqué ou un canon anti-char. Et les haies sont si robustes et si denses qu'elles interdisent aux tanks d'y passer en force.

Malgré ses 32 tonnes, un Sherman qui chercherait néanmoins à les escalader a toutes les chances de se retrouver irrémédiablement bloqué,... ce qui ne serait pas encore trop grave si, dans sa tentative, il ne devait pas longuement exposer son ventre non blindé aux tirs ennemis.

Pour progresser de prairie en prairie, l'Infanterie américaine a besoin du soutien de ses tanks. Mais comme chaque prairie est verrouillée par une haie qui bloque la progression des tanks, il faut à chaque fois s'y frayer un passage à l'explosif, ce qui n'est ni discret ni rapide.

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