
Ce tableau inespéré souffre cependant de quelques bémols, à commencer par les poches de résistance allemandes qui séparent encore les plages britanniques, canadienne et américaines, et qui ne seront définitivement réduites que le 12 juin, offrant dès lors un Front s'étendant sur 80 kilomètres de large et 10 à 20 kilomètres de profondeur.
Mais c'est surtout Caen qui pose problème. Noeud routier essentiel, la ville devait en principe tomber aux mains des Britanniques dès le premier soir de l'Invasion. Mais à l'instar de l'Américain John Lucas devant Anzio (1), le général britannique Miles Dempsey, qui commande la 2ème Armée, est un homme très et sans doute trop prudent. Craignant une contre-attaque allemande, il a ordonné à ses troupes de stopper toute avance en début de soirée.
Fatigués par la traversée, et considérant qu'en réussissant à débarquer ils ont bel et bien fait le plus dur et rempli leur part du contrat, les soldats britanniques se sont empressés d'obéir et de bivouaquer pour la nuit alors que les portes de Caen leur étaient pourtant grandes ouvertes.
Les Allemands n'en demandaient évidemment pas tant. Parvenus à Luc-Sur-Mer en milieu d'après-midi, et constatant l'ampleur du débarquement allié, les tankistes de la 21ème Panzer ont très vite compris que face à pareille multitude, et sous un ciel rempli d'avions ennemis, il ne leur restait plus qu'à faire demi-tour. Mais le peu d'empressement des Britanniques à poursuivre l'offensive leur a en revanche permis d'organiser une ligne de défense autour de Caen, puis d'attendre tranquillement les renforts.
Le lendemain, en cherchant à se remettre en route, les Britanniques réalisent aussitôt leur erreur. Mais ils ignorent qu'il va maintenant leur falloir six semaines pour prendre la ville...
(1) Saviez-vous que... 2021-22
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