lundi 5 janvier 2009

2129 - mortellement planant

... né avant l'avion, le planeur avait été relégué aux oubliettes, et à un usage sportif ou ludique, dès l'apparition de ce dernier.

Pour les militaires, le planeur, avec ses ailes immenses et sa très faible vitesse, n'offrait du reste aucun intérêt, si ce n'est comme éventuel instrument d'apprentissage au vol.

L'apparition des unités parachutistes allait cependant lui valoir l'attention des États-majors.

Par rapport au parachute, le planeur offrait certains avantages, à commencer par un moindre éparpillement des troupes au sol. Selon leur taille, ils pouvaient en effet emporter en une seule fois de 10 à 130 soldats qui, n'ayant plus à se mettre à la recherche des uns et des autres, étaient quasiment opérationnels dès leur arrivée au sol.

Le planeur permettait également d'emporter du matériel, un voire plusieurs canons antichars, et même l'un ou l'autre véhicule léger - comme une Jeep - ce qui rendait les hommes moins vulnérables à une attaque de l'infanterie ennemie, en plus de leur conférer un semblant d'autonomie toujours bienvenue. Il permettait également, du moins dans une certaine mesure, de choisir le site d'atterrissage : bien que fort peu maniable, le planeur de combat l'était quand même plus que le parachute, quant à lui entièrement tributaire des effets du vent.

Pour le décollage et le vol jusqu'à proximité de la cible, le planeur demeurait malheureusement tributaire de l'avion-porteur. Manquant souvent de puissance, ce dernier éprouvait les pires difficultés à l'arracher du sol, puis à le maintenir en ligne de vol. Se traînant à basse altitude, l'ensemble constituait évidemment une cible rêvée pour tout canon anti-aérien en batterie, ce qui contraignait à voler de nuit, et multipliait les risques d'accident à l'atterrissage.

Si on y ajoutait le fait que les gros planeurs de combat, construits en bois et de la manière la plus économique possible, tenaient davantage du fer à repasser que de la machine volante, et que leurs pilotes n'avaient le plus souvent que quelques heures d'entraînement à leur actif, on se trouvait donc en présence d'une équation au moins aussi dangereuse pour les occupants de l'engin que pour leurs futurs adversaires, ceci sans même parler des pièges - naturels ou non - que présentaient les sites d'atterrissage, avec leurs arbres, leurs fossés, leurs clôtures ou leurs pieux, qu'on ne découvrait généralement qu'au dernier moment, c-à-d trop tard.

Pour le Débarquement, Britanniques et Américains avaient construit des milliers de planeurs,... dont chacun savait qu'une bonne partie s'écraserait tout bonnement au sol.

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