dimanche 4 janvier 2009

2128 - les hommes oiseaux

... bien que testé dès la fin du 18ème siècle, le parachute dut attendre la Première Guerre mondiale pour s'imposer comme moyen d'évacuation des aéronefs en détresse.

Mais avec l'apparition des gros appareils multimoteurs, vers 1917, les États-majors du monde entier se mirent à rêver à un emploi bien plus guerrier.

Grâce à l'avion et au parachute, ils disposaient, pour la première fois dans l'Histoire, d'un tandem capable de déposer en tout temps des bataillons entiers de soldats loin derrière les lignes de l'adversaire.

Largement employés dès 1939, et par tous les belligérants, les bataillons parachutistes n'en souffraient pas moins d'importantes limitations, à commencer par la vulnérabilité des parachutistes eux-mêmes qui, contraints de sauter avec seulement leur arme individuelle et un strict minimum d'équipement, devaient ensuite affronter des fantassins ennemis souvent lourdement armés et disposant du soutien d'unités blindées.

Les erreurs de navigation étaient par ailleurs fréquentes ce qui, lorsqu'on y ajoutait les effets du vent, contribuait à éparpiller les hommes sur des kilomètres carrés. Rendus au sol, ceux-ci devaient alors se regrouper, se repérer, et se diriger à pieds vers l'objectif désigné, ce qui prenait de longues heures pendant lesquelles ils n'existaient tout simplement pas en tant qu'unités opérationnelles.

Les accidents de saut étaient également nombreux, surtout lorsque ces derniers devaient s'effectuer au dessus de forêts, de plaines inondées ou, comme cela allait être le cas en Normandie, de nuit. Dans ces conditions, outre une dispersion et une désorientation accrues, les unités de paras se retrouvaient confrontées à des pertes élevées, et en particulier à d'innombrables blessés plus ou moins graves, qu'il fallait le plus souvent abandonner sur place, sous peine de ralentir dramatiquement la marche.

Pour le Débarquement, les stratèges avaient prévu pas moins de trois divisions de parachutistes, ce qui représentait près 20 000 hommes à déposer à l'Est et à l'Ouest des sites de débarquement. Outre le casse-tête logistique que représentait pareil déploiement, et le nombre record d'avions à rassembler, tout cela laissait présager un nombre ahurissant de morts et de blessés

A moins de trouver une autre manière de les amener à bon port...

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