mercredi 10 décembre 2008

2103 - la pensée magique

... avec 500 avions contre 12 000, la Luftwaffe ne pourrait certes pas protéger les renforts de fantassins et de blindés que la Wehrmacht avait prévu d'envoyer vers le "Mur de l'Atlantique" dès l'annonce du débarquement, ce qui augurait mal du temps qu'il leur faudrait pour s'y rendre, et de l'état dans lequel ils y arriveraient.

Avec pareille infériorité numérique, espérer s'en prendre aux navires et aux troupes alliées occupées à débarquer relevait moins de la stratégie militaire que de la pensée magique... à moins justement de disposer d'un "avion miracle", à ce point performant qu'il pourrait se jouer de ses tous adversaires.

Sur le papier, le Messerschmitt 262 à réaction, plus rapide et mieux armé que tous les chasseurs alliés de l'époque, répondait à ce critère.

Fin 1943, Hitler avait même été si ébloui par l'appareil qu'il avait exigé que ce chasseur pur, conçu pour détruire les plus gros bombardiers alliés, devienne lui-même... un bombardier. Dans son esprit, seul cet avion serait en effet capable d'opérer en toute impunité au dessus des plages du débarquement.

La modification requise - essentiellement l'ajout de deux supports sous le nez, aptes à recevoir chacun une bombe de 250 kilos - ne posait pas de difficultés techniques insurmontables.

N'ayant jamais été conçu pour l'attaque en piqué, dépourvu de viseur de bombardement, et avec un seul pilote déjà fort occupé à son bord, le 262 devrait certes bombarder au jugé et à l'horizontale, donc avec une précision toute relative, mais cette imprécision n'aurait en vérité aucune importance au dessus des plages du débarquement, car avec la concentration prévisible de troupes et de véhicules alliés, même le pilote le plus maladroit aurait 100 % de chances de toucher quelque chose et de semer la confusion...

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