lundi 24 novembre 2008

2087 - une guerre pas franchement totale

... quittons à présent Londres pour Berlin.

Dans la capitale du "Reich de Mille ans", que sait-on exactement des préparatifs alliés ? Quels moyens a-t-on déjà déployé pour repousser l'invasion, et quels moyens pourra-t-on encore mobiliser lorsque celle-ci se produira ?

Pour répondre à ces questions, il importe au préalable de connaître les forces et faiblesses de l'Allemagne nazie en ce début d'année 1944, c-à-d le moral de sa population, le niveau et la qualité de sa production militaire et, in fine, l'état de ses forces armées.

Le 18 février 1943, dans son discours au Sportpalast de Berlin, qui avait suivi la capitulation de la VIème Armée à Stalingrad, le Ministre de la Propagande Joseph Goebbels avait virilement proclamé la "guerre totale", qui impliquait de placer l'ensemble des ressources de l'Allemagne, et en particulier sa population, au service de l'effort de guerre.

Mais aussitôt les vivats retombés, cette population avait, par son manque de mobilisation, très vite rappelé au régime sa promesse, guerre ou pas guerre, de ne jamais porter atteinte à sa qualité de vie.

Ainsi, et bien que le Führer lui-même ait ordonné que toutes les femmes allemandes âgées de 17 à 50 ans s'engagent dans l'industrie de guerre, "Les intéressées ne montrèrent guère d'enthousiasme. Elles demandèrent à bénéficier de critères d'exemption - enfants à charge,
emploi dans l'agriculture ou la fonction publique - ou, chaque fois que possible, firent jouer leurs relations pour se soustraire à l'obligation. A défaut, elles se tournèrent de préférence vers les emplois de bureau légers, laissant les industries d'armements encore en manque de main-d'oeuvre" (1)

(1) Kershaw, Hitler, volume 2 pages 817-818

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