vendredi 19 septembre 2008

2021 - "Je suis l'agneau qu'on mène à l'abattoir"

... très vite, les assauts frontaux contre la Ligne Gustav vont se solder par de sanglantes boucheries, pour des gains territoriaux extrêmement modestes.

Ainsi en est-il au Mont Cassin, où les Alliés sont passés à l'offensive le 17 janvier 1944 pour se heurter à une telle résistance que la 34ème division américaine y a laissé près de 2 500 morts et blessés sans parvenir à enlever la place.

A l'évidence, il faut trouver autre chose, et pourquoi pas débarquer des troupes sur les arrières de la Ligne Gustav.

Depuis des semaines, l'État-major planche d'ailleurs sur un plan - l'Opération Shingle - proposé par Churchill lui-même (1), et qui vise à débarquer des troupes à Anzio, entre Naples et Rome.

Pour Churchill, la réussite de cette opération ne pourra que placer le Maréchal Kesselring devant un dilemme : contrer ce débarquement en dégarnissant la ligne Gustav - ce qui donnera alors aux Alliés une meilleure chance de s'en emparer dans une attaque frontale - ou ne rien faire et laisser ainsi les Alliés marcher sur Rome depuis Anzio.

Le problème, c'est que si Kesselring ne s'attend effectivement pas à un débarquement sur ses arrières, il a néanmoins suffisamment de réserves pour le contrer sans sacrifier ses propres positions,... et d'autant plus que les Alliés, eux, vont devoir procéder à un débarquement "au
rabais", puisque l'essentiel des moyens humains et navals est - déjà - immobilisé en Grande-Bretagne en vue du débarquement de Normandie.

De fait, ces derniers ne disposent pour cette opération que d'une quarantaine de milliers d'hommes - soit l'équivalent de deux divisions - ce qui ne serait pas encore trop grave si leur chef, le général John Lucas n'avait écrit à la veille du débarquement "Je suis l'agneau qu'on mène à l'abattoir", ce qui en disait long sur sa confiance et sa volonté de prendre des risques...

(1) Churchill était déjà le principal instigateur du désastreux débarquement de Gallipoli, en 1915

1 commentaire:

Anonyme a dit...

En matière de débarquement, l'imagination de Churchill était, il faut dire, sans limites. Avant même Sir Basil, il était déjà un fervent partisan de l'approche indirecte jusqu'à l'absurde puisqu'il proposa de débarquer au...Portugal. On imagine sans peine les colonnes motorisées américaines se frayant un chemin dans les monts ibériques et les Pyrénées sous le regard attendri des troupes espagnoles et allemandes.
Par ailleurs, félicitations pour le contenu de votre site même si la forme du blog est loin d'être idéale.