mercredi 23 juillet 2008

1963 - errare humanum est

... pour la Regia Marina, la Bataille de Matapan, quatre mois après le désastre de Tarente, constitua un nouveau et formidable coup au moral.

De toute évidence, le principal responsable des malheurs italiens n'était autre que l'absence de couverture aérienne. Malgré leurs promesses, ni la Regia Aeronautica italienne ni le Xème Corps Aérien allemand n'avaient été en mesure de protéger la flotte contre les attaques de l'Aéronavale britannique, ni même de la prévenir de son arrivée.

Avec une protection aérienne convenable, jamais les Britanniques, avec leurs lents et fort vulnérables biplans ne seraient parvenus à ralentir le Vittorio Veneto et à immobiliser le Pola, toute la flotte serait rentrée saine et sauve à Tarente, et l'affaire se serait soldée par un nouveau match nul.

Mais pour garantir pareille protection, il aurait fallu disposer non pas d'avions basés à terre et ne relevant pas de l'autorité des marins, mais bien d'appareils capables d'accompagner les navires dans tous leurs déplacements, et soumis à leurs directives.

Dit autrement, il aurait fallu disposer de porte-avions,... dont la Regia Marina elle-même avait refusé de se doter dans les années 1920 et 1930.

On pouvait certes tenter d'installer des chasseurs terrestres sur des croiseurs ou des cargos équipés de catapultes - les Anglais eux-mêmes recouraient parfois à cette formule - mais cela ne constituait qu'un pis-aller attendu que le pilote, une fois catapulté dans les airs, ne pouvait revenir se poser sur le navire et n'avait alors d'autre choix, une fois sa mission accomplie, que de trouver un aérodrome convenable, sous peine de devoir sauter en parachute... en priant le ciel pour que quelqu'un vienne le repêcher.

Il fallait donc, de toute urgence, se lancer dans la construction de porte-avions.

Ne restait plus qu'à en trouver les moyens...

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