... si les Waffen-SS devaient non seulement affronter, presque sans munitions, leurs homologues soviétiques, et aussi composer avec la présence constante des poux et de la vermine, leur chef s'était enfin décidé à abandonner son luxueux train privé - le Steiermark - pour installer son quartier général à 80kms de Berlin, en pleine forêt et à bonne distance des bombardements alliés.Mais il n'entendait pas pour autant renoncer à son mode de vie et à son confort personnel : la Reichsführerbaracke, construite spécialement pour lui et ornée de riches tapisseries et de porcelaines provenant des fabriques contrôlées par la SS, était non seulement bien plus vaste, mais surtout beaucoup plus luxueusement meublée que les autres baraquements de son quartier général
"La chambre à coucher, nota l'un de ses officiers, était très élégante, meublée de bois rose, avec un tapis vert pâle. Cela ressemblait plus au boudoir d'une grande dame qu'au logement d'un chef militaire"
Du point de vue militaire, justement, la situation ne cessait d'empirer. Au début de février 1945, pour tenter de ragaillardir les troupes, Hitler avait déjà ordonné que "les tribunaux militaires [prennent] les mesures les plus trictes possibles, fondées sur le principe que ceux qui ont peur de trouver une mort honorable au combat méritent la mort des lâches". Un mois plus tard, il avait créé les "Fliegende Standgericht", ou courts martiales mobiles accélérées qui, en plus des juges militaires, comprenaient leur propre peloton d'exécution et ne manquaient pas d'en faire grand usage sur les traînards, déserteurs et autres "défaitistes" allemands
Le 13 mars, il fit également diffuser une autre directive, cette fois plus spécialement dédiée aux officiers de l'armée et aux cadres du parti national-socialiste. "Le premier des devoirs d'un chef militaire, y rappelait-il, est de fanatiser politiquement ses hommes, et il sera pleinement responsable devant moi de leur comportement national-socialiste".
Pour Heinrich Himmler, cette directive fut sans doute celle de trop. Sans en avertir quiconque, le Reichsführer-SS abandonna son luxueux quartier général pour aller faire soigner sa grippe par son médecin personnel, 40 kilomètres plus loin...
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