mercredi 31 octobre 2007

1697 - elle court elle court, la rumeur

... en 1932, les Lois de Nuremberg, qui définiront comme Mischlinge (Allemand métissé de Juif) au deuxième degré tout individu ayant un grand-parent juif, ne sont pas encore promulguées (elles ne le seront que trois ans plus tard), mais l'accusation de "judéité" portée contre Heydrich est suffisamment grave pour pousser Himmler à autoriser l'ouverture d'une enquête raciale sur son subordonné (1).

En juin, la commission rend son verdict et déclare que l'intéressé "est d'origine allemande et ne présente pas de sang de couleur ni de sang juif" (sic)

Bien que lavé officiellement de toute accusation de tare raciale, Heydrich n'en a pas pour autant fini avec la rumeur, qui le poursuivra tout au long de sa carrière et qui, selon de nombreux auteurs, explique, du moins en partie, l'infatigable ardeur de ce dernier à éradiquer par tous les moyens cette race maudite, comme s'il voulait ainsi écarter de sa propre personne tout soupçon de complaisance raciale à l'égard des Juifs.

Une autre rumeur, fréquemment évoquée, attribue à Hitler lui-même le maintien d'Heydrich dans ses fonctions "Hitler, après une longue conversation avec Heydrich, en aurait conclu que ce dernier était "un homme très doué mais aussi très dangereux, dont il faut conserver les talents pour le bien du mouvement. Néanmoins, les gens de cette sorte doivent être autorisés à travailler à la seule condition d'être fermement tenus en main et son origine non aryenne s'y prête particulièrement bien, car ainsi il nous sera éternellement reconnaissant de l'avoir gardé et non pas repoussé, et il nous obéira aveuglément" (2)

Et de fait, jusqu'à la fin de sa vie, Heydrich devait faire preuve d'une fidélité aveugle envers ses maîtres...

(1) s'il avait été reconnu mischlinge au deuxième degré, Heydrich aurait échappé à la déportation mais n'aurait pu conserver ses fonctions dans la SS
(2) Knopp, page 157

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