mardi 9 octobre 2007

1675 - suicide patriotique

... la situation était devenue si désespérée que la Luftwaffe, qui ne manquait pas d'avions mais bien de pilotes confirmés et d'essence, en vint à constituer des unités-suicide composées de volontaires.

L'idée n'était pas nouvelle : en 1944 déjà, la célèbre aviatrice Hanna Reitsch, par ailleurs nazie fervente, avait proposé la création d'unités spéciales, dotées de fusées V1... pilotées.

En décembre 1944, le colonel Hajo Herrmann reprit l'idée à son compte, et suggéra d'utiliser des chasseurs conventionnels que leurs (très) jeunes pilotes lanceraient tout simplement contre les bombardiers américains.

L'abordage en plein vol faisait déjà partie de la stratégie des "Sturmbock" (1) mais n'était que très rarement utilisé, et uniquement en dernier recours, lorsque tout le reste avait échoué.

Aux "Sturmbock" fortement armés et blindés, donc lents et lourds, Herrmann jeta plutôt son dévolu sur des chasseurs débarrassés de tout armement et de tout blindage. Ainsi allégés de 200 à 300 kilos, ces derniers parviendraient, pensait-il, à échapper aux chasseurs d'escorte alliés. Et dans la mesure où il ne s'agissait plus de viser un bombardier, mais carrément de s'écraser dessus, la maestria et l'expérience du pilote n'avaient plus guère d'importance.

L'avion était donc devenu une arme consommable, et son pilote un instrument vaguement réutilisable : tout au plus espérait-on qu'en frappant la partie la plus vulnérable d'un bombardier - les empennages - le pilote allemand parviendrait ensuite sinon à ramener son avion, du moins à s'en extraire et à sauter en parachute...

(1) Saviez-vous que... no 1650

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