lundi 3 septembre 2007

1639 - surconsommation

... avec l'apparition, en 1941, des gros bombardiers quadrimoteurs, l'artillerie antiaérienne classique dut affronter un ennemi qui volait de plus en plus haut et de plus en plus vite.

Avec leur cadence de tir de plusieurs centaines de coups à la minute, les canons de petit calibre restaient en mesure de dresser de véritables murailles d'acier devant tout appareil volant à moins de 3 000 mètres.

Au dessus de 5 000 mètres, en revanche, la cadence de tir des canons de gros calibre ne pouvait, pour des raisons purement mécaniques, dépasser les quelques coups par minute.

Pour espérer atteindre, depuis le sol, un avion volant à 400 kms/h et à 6 000 ou 7 000 mètres d'altitude, il n'y avait donc d'autre solution que de multiplier le nombre de canons, ce qui se traduisait par une augmentation vertigineuse de la consommation d'obus.

En 1942, on estimait par exemple que la destruction d'un bombardier allié en plein vol nécessitait une moyenne de 4 057 obus. Mais il en fallait plus de 33 000 à la fin de 1944 (!) Dans le même intervalle, la consommation d'obus, estimée à 500 000 par mois en 1941/42 était passée à plus de 3 millions par mois en 1944 (!)

En 1944, plus de deux millions de soldats et de civils étaient liés directement ou indirectement à l'artillerie anti-aérienne allemande, qui absorba 30% de tous les canons et 20% de tous les obus produits durant l'année...

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