vendredi 20 juillet 2007

1594 - trop bas pour lui

... dans une guerre, l'adaptabilité des armes aux différentes situations de combat et théâtres d'opérations constitue la meilleure garantie de succès, comme le fort beau Mikoyan Gurevich Mig-3 l'apprit à ses dépens.

Rien n'était pourtant véritablement fautif dans ce petit intercepteur de haute altitude, qui marquait même un progrès immense par rapport aux biplans et au monoplan Polikarpov I-16.

Le problème, c'est que le Mig-3 avait été conçu pour affronter des bombardiers et chasseurs allemands qui n'arrivèrent jamais,... ou plus exactement qui ne se présentèrent jamais à l'altitude attendue.

A la différence de ce qui se passa à l'Ouest, les combats aériens menés au dessus des immensités russes se déroulèrent en effet à des altitudes excédant rarement 5 000 mètres, soit bien en deçà des capacités du Mig-3, quant à lui optimisé pour évoluer à plus de 10 000 mètres.

Face aux chasseurs de la Luftwaffe, et aux altitudes où il fut forcé de combattre durant la guerre, le Mig-3 n'était rien de plus qu'un canard posé sur l'eau, et subit de lourdes pertes, que sa conversion en chasseur-bombardier - où il se révéla fragile - ne fit qu'aggraver.

Pour finir, Staline en personne décida d'arrêter les frais, et de donner la priorité absolue à la construction des avions d'assaut Shtourmoviks avec lesquels il partageait la motorisation.

Mieux adaptés aux opérations à basse altitude, les Lavochkine et Yakovlev reprirent les missions de chasse-bombardement dévolues au Mig-3, lequel disparut bientôt du ciel russe sans jamais avoir démérité.

Mikoyan et Gurevich feraient beaucoup mieux, plus tard...

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