... l'échec de l'Offensive des Ardennes sonna le glas des derniers espoirs d'Hitler d'arracher une paix séparée à l'Ouest. La seule question qui se posait à présent qui, des Alliés occidentaux ou soviétiques, arriveraient les premiers à Berlin.La capture quasi-miraculeuse du Pont de Remagen, le 7 mars 1945, ouvrit très largement les portes de l'Allemagne aux tanks américains et britanniques, et d'autant plus qu'à l'Ouest, les troupes allemandes ne combattaient plus que sporadiquement, et se rendaient parfois par divisions entières, comme pour mieux s'offrir aux vainqueurs occidentaux qui, pourtant, rechignaient à pousser leur avantage.
Le 15 avril, le général Simpson, dont les blindés traversaient à présent l'Elbe en flots continus et se préparaient à monter à l'assaut de Berlin, distante de moins de 100 kilomètres, fut reçu à Wiesbaden par Bradley, qui lui annonça tout de go la décision d'Eisenhower de s'arrêter et de ne pas avancer plus loin en direction de la capitale du Reich.
En bon général américain, Eisenhower ne s'était pas senti le droit de sacrifier des soldats américains supplémentaires pour prendre une ville qui ne relevait finalement que du symbole et devait, de toute manière, être partagée avec les Russes au terme des accords de Yalta.
Totalement écoeuré, Simpson regagna son quartier général, se demandant ce qu'il allait pouvoir dire à ses officiers et à ses hommes.
Le lendemain, les Russes, qui se moquaient éperdument des pertes dans leurs propres rangs, déclenchèrent leur assaut final sur Berlin, sacrifiant des dizaines de milliers de leurs propres soldats dans des manoeuvres tactiquement absurdes, et n'ayant d'autre but que d'être les premiers à faire flotter leur drapeau sur le Reichstag...
Le Destin de dizaines de milliers d'Allemands, et avec lui celui d'une bonne partie de l'Europe, vient de basculer.
Quant à Patton qui, avec un peu plus d'essence, serait peut-être arrivé le premier à Berlin, ses réticences à appliquer la dénazification et - surtout - ses critiques de plus en plus virulentes à l'égard des Soviétiques, lui valent - à nouveau - de perdre son commandement.
Ironiquement, le seul général américain ayant réellement assimilé les principes de la Blitzkrieg meurt le 21 décembre 1945, des suites d'un banal accident de la route...
2 commentaires:
Vu les moyens énormes mit en œuvre par l'armée rouge pour conquérir Berlin, pensez vous que l'US Army aurait put conduire une bataille urbaine d'une telle ampleur ?
Oui mais pas de la même manière, plus lentement, et avec moins de morts. Il ne faut pas oublier non plus qu'à cette époque, les Allemands ne songeaient qu'à se rendre aux Occidentaux...
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