... En 1934, Ferdinand Porsche avait débuté sa collaboration avec le régime hitlérien en concevant une "voiture du peuple" de 800 kilos et ne consommant que 7 litres au cent.Dix ans plus tard, il lui fallait à présent trouver une solution pour faire progresser sur un champ de bataille un montre 200 fois plus lourd.
A vrai dire, il n'existait aucun moteur terrestre capable de mouvoir pareil mastodonte : déjà à l'agonie dans la caisse du Koenigstiger de 70 tonnes, le traditionnel V12 Maybach de 600 CV aurait assurément trépassé dès les premiers mètres parcourus par le Maus de 188 tonnes.
Porsche n'eut donc d'autre choix que de se rabattre sur un moteur d'avion (en l'occurrence un Mercedes-Benz DB603) certes puissant (plus de 1 000 chevaux) mais qui, avec une telle masse à déplacer, engloutissait à raison de 14 litres... au kilomètre ! une essence par ailleurs de plus en plus rare dans l'Allemagne nazie
Malgré des réservoirs totalisant la bagatelle de 2 700 litres, l'autonomie de la bête ne dépassait donc pas 200 kilomètres, et moitié moins en terrain accidenté (!) le tout parcouru à la vitesse ahurissante - et très théorique - de 20 kms/h
Eussent-il été mis en production que les Maus seraient assurément tombés en panne sèche au beau milieu du champ de bataille, ce qui, avec leurs 10 mètres de long et leurs 3,6 mètres de hauteur en auraient fait des proies rêvées pour les chasseurs-bombardiers alliés, sillonnant l'Allemagne en tous sens.
A la fin de la guerre, outre une demi-douzaine de prototypes à divers stades de construction, seuls deux Maus avaient été terminés,... qui furent détruits avant l'arrivée des Russes, sans jamais avoir combattu
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