... entre le Mark I de 1916 et le T-35 de 1933, près de 20 années s'étaient écoulées, qui avaient fini par mettre en évidence une vérité que le petit Renault FT-17 avait pourtant énoncée dès 1918 : bien que séduisante sur le papier, la formule du char crachant le feu de tous les côtés en même temps constituait une impasse technique.Que les armes soient disposées en plusieurs tourelles surplombant le véhicule (comme sur le T-35), ou simplement accrochées sur les flancs (comme sur le Mark I), leur multiplicité - et celle des hommes d'équipage indispensables à leur fonctionnement - imposait non seulement une silhouette haute et massive - donc très vulnérable aux tirs ennemis - mais également un blindage fort mince si l'on voulait maintenir le poids de l'ensemble dans les limites du raisonnable.
Malgré ses 28 tonnes, le Mark I ne disposait que d'un blindage variant entre 6 et 12mm. Malgré ses 50 tonnes, le T-35 devait se contenter d'une épaisseur de 10 à 30mm.
Ce blindage n'équivalait même à celle dont disposait le minuscule Stuart américain de 1941 qui, en dépit de ses 12 tonnes seulement, alignait un blindage compris entre 10 et 45mm (!)
Utilisé contre l'armée finlandaise en 1939-1940, le T-35 s'avéra donc un désastre si total - tous les exemplaires lancés dans la bataille tombèrent en panne ou furent détruits par les Finlandais - qu'il força l'armée rouge à abandonner immédiatement la production de tanks à tourelles multiples pour se concentrer sur celle, infiniment plus prometteuse, des KV-1 et autres T-34...
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