mercredi 15 novembre 2006

1347 - un "manque de combativité" ?

... on a souvent attribué la réussite de l'offensive de Joukov, prélude à l'encerclement puis à l'annihilation de la VIème Armée, au "manque de combativité" des soldats hongrois, italiens ou roumains, chargés de tenir le Front au bénéfice des soldats allemands combattant à Stalingrad.

Mais s'ils pouvaient parfois manquer d'ardeur guerrière, les alliés de l'Allemagne manquaient avant tout d'effectifs, de munitions et - surtout - de tanks et de canons antichars capables de repousser les assauts des centaines de T-34 que Joukov lança dans la steppe le 19 novembre 1942.

La VIème Armée disposait pourtant des effectifs, des munitions, des tanks et des canons qui lui auraient permis, sinon de briser l'offensive soviétique, du moins de la combattre avec une efficacité suffisante que pour éviter l'encerclement et permettre l'arrivée de renforts.

Mais ces hommes et ces moyens se trouvaient immobilisés depuis des semaines dans la ville de Stalingrad elle-même, et rien n'avait été prévu pour les en faire sortir en cas de contre-attaque russe...

Comme le souligne Anthony Beevor : "On a souvent reproché à Paulus de n'avoir pas désobéi à Hitler plus tard, quand l'étendue du désastre était devenue évidente, mais sa véritable faute en tant que responsable militaire avait en fait consisté à ne pas se préparer à affronter la menace qui se présentait à lui. Tout ce qu'il avait à faire était de retirer la plupart de ses chars des coûteux combats d'épuisement qui se poursuivaient dans la ville afin de constituer une robuste force mécanisée prête à réagir rapidement aux initiatives ennemies. Des dépôts de vivres, de matériel de campagne, de carburant et de munitions auraient dû être constitués ou reconstitués pour que les blindés soient prêts à faire mouvement au premier signal. Ces dispositions relativement modestes - et qui n'auraient représenté qu'une légère désobéissance à l'État-major du Führer - auraient mis la VIème Armée en état de se défendre efficacement au moment crucial" (1)

(1) Beevor, page 313

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