mardi 26 septembre 2006

1297 - à quoi bon ?

... Avec le recul du temps, on peut s'interroger sur les raisons qui poussèrent les ingénieurs allemands à concevoir le Sturmtiger et - surtout - à le mettre en service alors que sa raison d'exister avait tout simplement disparu.

Comme le Brummbär, le Sturmtiger était un canon d'assaut (ou plus exactement un mortier lance-missile) monté sur chenilles et destiné à appuyer l'action de l'infanterie en zone urbaine.

L'expérience de Stalingrad avait en effet démontré que les troupes engagées dans des combats de rues avaient fréquemment besoin d'une arme capable d'écraser les immeubles et les fortifications improvisées. Le problème était évidemment de leur faire parvenir cette arme au milieu de la ville et sous le feu ennemi.

Fondamentalement, le Sturmtiger était donc un (très) gros Brummbär, utilisant un invraisemblable mortier lance-roquette de 380mm installé sous une épaisse casemate rectangulaire, elle-même fixée sur un châssis de Tiger I réformé. Originellement destiné à la lutte anti sous-marine, le mortier était capable de tirer à plus de 5 000 mètres un projectile de 1,5 mètre de long et de 350 kgs, qui pouvait pénétrer plus de deux mètres de béton renforcé. Le tank était quant à lui protégé par des plaques d'acier atteignant 15cm à l'avant et 8cm sur les côtés, ce qui faisait bondir le poids total du véhicule à près de 70 tonnes.

Naturellement, la mise au point d'un tel monstre - qui ne fut construit qu'à 14 exemplaires (!) - prit énormément de temps en sorte que lorsqu'il fut enfin prêt à entrer en service, à l'été 1944, il y avait belle lurette que la Wehrmacht était passée de l'offensive à la défensive et n'avait donc plus besoin du Sturmtiger. Celui-ci fut néanmoins testé en août de la même année, pour réprimer l'insurrection de Varsovie. A cette occasion, la capitale polonaise fut rasée à plus de 85%, en partie du fait des deux (ou trois) Sturmtiger qui y furent engagés.

Après cela, les Sturmtiger retraitèrent au même rythme que les armées allemandes, et furent le plus souvent abandonnés sur le bord des routes par leurs équipages, faute d'essence ou suite à des problèmes mécaniques...

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