mercredi 20 septembre 2006

1291 - ersatz

... Dès les premières semaines de la guerre à l'Est, il devint évident que le T-34 russe surclassait ses rivaux allemands, particulièrement en blindage et puissance de feu.

Pour contrer cette menace inattendue, l'idéal était évidemment de concevoir et de mettre en service de nouveaux modèles de tanks, mais il faudrait plusieurs années avant que ces derniers parviennent au Front.

On pouvait aussi tenter d'améliorer le blindage et l'armement des tanks existants, ce qui fut notamment réalisé, avec un certain succès, sur le Panzer IV. Mais le plus simple et le plus rapide était encore de réutiliser les châssis de centaines de chars existants et désormais obsolètes - comme les Panzer I, II et 38(T), en leur greffant un plus gros canon.

Il n'était évidemment pas question d'installer le canon dans une tourelle, dont la réalisation aurait pris trop de temps et qui, dans la plupart des cas, se serait de toute façon avérée bien trop volumineuse pour les châssis. Ces tanks "reconstruits" seraient nécessairement sans tourelle, et même - toujours pour gagner du temps et du poids - avec le canon simplement installé dans une casemate ouverte, fixée à l'avant ou à l'arrière du tank.

Ainsi naquirent les Marder I, II et III, respectivement reconstruits sur des châssis de Tracteur Blindé 37L français capturés (170 exemplaires), Panzer II (576 exemplaires) ou Panzer 38(T) (près de 2 000 exemplaires). Dans tous les cas, l'armement se composait d'un canon anti-char soviétique de 76mm (dont des milliers d'exemplaires avaient été abandonnés par les Russes et remis en service par les Allemands) ou de son équivalant allemand de 75mm.

Avec eux, la Wehrmacht disposait enfin, et pour un coût modique, d'engins capables de détruire les tanks russes à des distances "raisonnables".

Pour autant, les Marder n'étaient jamais que des ersatz de chars de combat qu'on utilisait faute de mieux. En effet, si leur puissant armement leur permettait à présent d'affronter n'importe quel char soviétique, en contrepartie, leur absence presque totale de blindage, et leur habitacle ouvert, les rendaient vulnérables au tir de n'importe quel canon ennemi, fut-il de petit calibre...

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