vendredi 14 avril 2006

1132 - la mémoire qui flanche

... capturé et roué de coups par les soldats britanniques, Rudolf Hoss a été emprisonné au camp de Heide où, pendant trois jours, les interrogateurs se relayent jour et nuit pour le frapper à coups de bâton à chaque fois qu'il fait mine de s'endormir.

Pour finir Höss craque totalement et rédige des aveux complets.

Sur le strict plan du Droit, ces aveux lui ont donc été arrachés sous la torture, et un tribunal moderne les considérerait sans doute comme juridiquement nuls.

Plus grave encore, et sans qu'on sache s'il existe une relation de cause
à effet, Höss ne va cesser de se contredire à plusieurs reprises au fil des témoignages suivants, tandis que sa mémoire lui fera défaut plus souvent qu'à son tour.

Ainsi, dans une déclaration écrite du 16 mars 1946. il affirme "j'ai personnellement organisé, selon des ordres de Himmler reçus en mai 1941, le gazage de deux millions de personnes entre juin/juillet 1941 et la fin de 1943, lorsque j'étais commandant d'Auschwitz" (1) A l'audience de Nuremberg, le 15 avril, il déclare pourtant avoir "personnellement rencontré" Himmler à Berlin, et ce "au cours de l'été 1941" et aussi penser "qu'environ trois millions de personnes furent mises à mort à Auschwitz, dont environ deux millions cinq cents mille dans les chambres à gaz" (2)

Un chiffre que les historiens ramèneront par la suite à environ un million, tout en faisant remarquer que cette rencontre, si elle a réellement eu lieu, ne peut dater, au mieux, que de juin 1942 (3)

Comme on s'en doute, ces multiples incohérences seront largement exploitées par les révisionnistes dans les années qui vont suivre...

(1) Irving, page 351
(4) Wieviorka, page 119 et 122
(5) Gelatelly, page 372

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